Gabon: une “crise énergétique sans précédent”

La SEEG, pour pallier à ses manquements, effectue des délestages rotatifs d'une durée moyenne de trois heures, deux à trois fois par jour (...) depuis le 4 Septembre 2024 afin d'éviter un effondrement total du réseau électrique.
Sans communication, cette entreprise parapublique plonge ainsi la population de Libreville dans un chaos, empêchant toute activité économique pour les structures n’ayant pas les moyens de se fournir en groupes électrogènes.
Pourtant, le fournisseur d'électricité avait promis d’annoncer les horaires de ces coupures d’électricité alors que depuis plusieurs jours, des quartiers entiers de la ville sont privés tour à tour d'électricité, de nuit comme de jour, mais les différents horaires publiés sur les réseaux sociaux de la SEEG ne sont pas respectés, ont constatés des journalistes de TV+ Afrique.
Ce problème s'explique par des difficultés dans plusieurs carences d'infrastructures de production d'énergie. Le barrage de Kinguélé-Tchimbélé, qui produit 50 % de l'électricité destinée à la capitale, enregistre un "déficit de 60 mégawatts dû au bas niveau de la retenue d'eau ne permettant qu'une exploitation limitée". La SEEG alertait déjà en Juin 2024, après la saison des pluies, de la "faiblesse des apports d'eau" dans le barrage.
Par ailleurs, deux centrales thermiques qui elles aussi fournissent la moitié des besoins énergétiques du grand Libreville, enregistrent plusieurs ouvrages "indisponibles".
Un problème qui cache un autre ?
La SEEG a plusieurs fois été épinglée pour des dysfonctionnements au mois d'Août 2024.
Un retard de paiement de 15 milliards de francs CFA entre la SEEG et l'entreprise britannique Aggreko, prestataire dans l'exploitation de centrales au Gabon, qui menaçait alors de "procéder à l'arrêt complet” de sa centrale. La société fait état d'un "vaste système de détournement" du processus de recharge des compteurs individuels, "causant des pertes financières significatives pour l'entreprise et menaçant la sécurité des données et la confiance des consommateurs". Jusqu’à aujourd’hui, les résultats de l’audit n’ont pas été communiqués à la population.
“Vous allez faire quoi ? Le vrai pouvoir se trouve à la SEEG. C’est ce que les mains noires veulent nous faire comprendre. Personne n’est en mesure de régler ce problème mais c’est nous les pauvres qui payont”
s’exprime Hilaire, 54 ans interrogé par notre journaliste.
Une marche pour réclamer quoi ?
Depuis quelques jours, un message revient sur les réseaux, une marche pacifique contre ces delestages.
“Si on peut marcher pour la politique, on peut aussi marcher pour notre bien-être”
nous confit Véronique, 32 ans, mère de deux enfants.
Une marche oui, mais pourquoi ? Imposer la divulgation de l’audit de la SEEG pour comprendre les réelles raisons de ces delestages ? Pour la réhabilitation d’une vie normale avec electricité ?
Pour l’instant, aucune date n’est donnée pour cette marche qui pourrait, selon nos investigations, rasssembler plus de 5 000 personnes. Sauf si comme à P.O.G, elle est annulée.