LE PDG FACE À UN BRAS DE FER INTERNE POUR LE CONTRÔLE DU PARTI

Le Parti Démocratique Gabonais (PDG), bastion historique du paysage politique gabonais, se trouve aujourd’hui plongé dans une crise interne d'une profondeur inédite. Le 13ème congrès extraordinaire du parti, qui s'est tenu le 30 janvier 2025, avait pour ambition de réviser ses statuts et de doter le parti d'un nouveau directoire. Ce qui a été fait puisque pour couronner ce 13ème congrès Blaise Louembe a été porté à la tête de l’ancien “parti de masse’’. Mais au lieu d’une recomposition apaisée, c’est une véritable tempête politique qui a éclaté, avec l’émergence d’une faction dissidente déterminée à remettre en question l'ordre établi.
À la tête de cette fronde, Ali Akbar Onanga Y’Obegue, accompagné de plusieurs cadres influents du PDG, s’est fermement opposé à la direction actuelle du parti, qu’ils estiment illégalement installée après la déchéance d’Ali Bongo le 7 mars 2023. S'appuyant sur les statuts révisés de 2022, ce groupe a annoncé la création d’un directoire provisoire de redressement. Cette initiative a pour objectif de restaurer l’ordre au sein du PDG et de garantir le respect des textes fondamentaux du parti, à savoir ceux issus des réformes de 2022.
Le cœur du différend réside dans la légitimité du congrès extraordinaire, convoqué selon les statuts obsolètes de 2008, et non ceux de 2022. Une remise en cause lourde de sens. Dans un appel solennel, la faction dissidente a même sollicité l’intervention d’Ali Bongo Ondimba, bien que celui-ci ait annoncé son retrait de la scène politique, lui demandant de revenir sur les décisions du directoire actuel et de faire prévaloir les statuts de 2022.
Ainsi, l'avenir du PDG, autrefois fer de lance du système politique gabonais, semble désormais suspendu à un fil. Le bras de fer qui oppose ces deux factions promet de marquer durablement l’histoire du parti, alors que celui-ci se prépare à affronter les futures joutes électorales. L’instauration du directoire provisoire de redressement par Ali Akbar Onanga Y’Obegue risque de nourrir une fracture interne d’autant plus profonde, perturbant la cohésion du parti et compliquant sa trajectoire politique à court terme.
Ce directoire, composé d'Ali Akbar Onanga Y’Obegue en qualité de secrétaire général et de trois secrétaires généraux adjoints, sera appelé à relever un défi titanesque : naviguer entre les aspirations de réformes internes et les impératifs d’unité pour préserver la place du PDG sur l’échiquier politique gabonais. À ce stade, le conflit interne du parti semble s’être transformé en un duel sans merci entre deux courants puissants, celui emmené par Ali Akbar Onanga Y’Obegue et celui ayant porté Blaise Louembe à la présidence du parti. L’issue de ce combat idéologique et stratégique s’annonce incertaine dans un Gabon en pleine mutation politique.