LA SEEG: LES DÉLESTAGES S'INTENSIFIENT MALGRÉ L'ADMINISTRATION PROVISOIRE

Au Gabon, la crise énergétique perdure et semble même se creuser, malgré la mise en place d'une administration provisoire censée redresser la barre. Depuis plusieurs mois, les Gabonais subissent une dégradation des services publics, avec des coupures de courant et d'eau de plus en plus fréquentes. La Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG), responsable de la distribution de ces services essentiels, se retrouve dans une impasse. Aucune solution n'a été trouvée.
Une crise qui ne trouve pas de solution durable
La SEEG, privatisée puis nationalisée depuis quelques années, est régulièrement pointée du doigt pour ses mauvaises performances dans la gestion des ressources en eau et en électricité. La situation s’est encore dégradée depuis la mise en place d'une administration provisoire à la tête du pays, suite aux turbulences politiques qui ont secoué le Gabon à la fin de l'année 2023.
Les Gabonais, déjà confrontés à une inflation galopante et des conditions de vie précaires, voient leur quotidien bouleversé par des coupures de courant répétées, souvent sans préavis. Des quartiers entiers de Libreville, la capitale, ainsi que d'autres villes du pays, se retrouvent dans l'obscurité totale, paralysant ainsi l’activité économique et aggravant les conditions de vie des populations.
La SEEG, un acteur défaillant face aux attentes
La SEEG, bien que sous l'autorité d’une nouvelle gestion transitoire, peine à résoudre les problèmes de vétusté de ses infrastructures, qui datent pour certaines de plusieurs décennies. Ces infrastructures vieillissantes, combinées à une gestion déficiente des ressources, créent un climat de mécontentement généralisé. La situation est d'autant plus préoccupante que le Gabon, pays riche en ressources naturelles, notamment en pétrole et en eau, dispose pourtant des moyens nécessaires pour offrir à ses citoyens un accès stable et fiable aux services de base.
Mauvaise gouvernance des ministres de l'Energie et des directions générales
Certains observateurs pointent également la question de la gouvernance au sein de la SEEG, soupçonnée de manquer de transparence et de stratégie à long terme. D’autres évoquent l’impact des choix politiques qui ont, selon eux, fragilisé l’entreprise publique, notamment par décisions mal encadrées.
Le mécontentement grandissant des citoyens
Les populations gabonaises, déjà frustrées par la crise économique, sont aujourd'hui confrontées à une double peine. Outre l’instabilité énergétique, les coupures d'eau deviennent également de plus en plus fréquentes. Dans certains quartiers, les habitants se voient contraints de stocker de l’eau, tandis que d’autres n’ont plus accès à l’eau potable pendant plusieurs jours d’affilée.
Les consommateurs expriment leur ras-le-bol, certains allant jusqu’à organiser des manifestations (des marches pacifiques, des concerts de casseroles), pour dénoncer la gestion calamiteuse de la SEEG. Les réseaux sociaux sont également devenus un lieu d'expression du mécontentement, où des centaines de messages sont postés chaque jour pour dénoncer le pétrin dans lequel les consommateurs d'électricité et d'eau se retrouvent embourbés.
Une situation politique qui complique la donne
Dans ce contexte difficile, l'administration provisoire du pays se retrouve dans une position délicate. Chargée de stabiliser le Gabon politiquement et économiquement, elle fait face à des défis multiples, et la question de la gestion de l’énergie est au cœur des préoccupations. Des appels à la réforme de la SEEG sont lancés par certains leaders d’opinion pour rétablir une gestion plus efficace et plus transparente et injecter plusieurs milliards de FCFA pour relancer la machine.
Cependant, la question reste complexe : comment réorganiser la SEEG dans un contexte économique de plus en plus tendu, où les fonds sont rares et les priorités multiples ? Le gouvernement de la transition semble pour l’instant désemparé, oscillant entre des mesures d'urgence inéfficaces et des promesses de réformes structurelles à plus long terme.
La solution est-elle envisageable ?
Si la situation ne semble pas prête à s'améliorer à court terme, plusieurs experts estiment que des mesures radicales, telles qu'une meilleure gestion des ressources naturelles et un réinvestissement dans les infrastructures, sont indispensables pour redresser la barre. Pour l’heure, les Gabonais restent dans l’attente de solutions concrètes.