DES GABONAIS EN MISSION À L'ÉTRANGER POUR MIEUX GÉRER LES BOURSES

Dans une interview accordée aux médias gabonais, Ruphin Ndjambou, Directeur Général de l’Agence Nationale des Bourses du Gabon (ANBG), revient sur les récentes difficultés rencontrées par l’institution et les projets de réformes destinés à améliorer l’efficacité de la gestion des bourses. Loin des discours polémiques, le responsable met l’accent sur les mesures prises pour moderniser le système et éviter les retards fréquents des bourses des étudiants gabonais à l’étranger.
Des retards inexpliqués mais justifiés
La question des retards dans le traitement des dossiers des étudiants a souvent fait l'objet de critiques acerbes.
"Certains dossiers arrivent en retard, c'est un fait"
confie Ruphin Ndjambou. Cependant, le directeur général se veut rassurant en soulignant qu'une partie des retards est due aux délais de transmission des appels de fonds. Un exemple particulier est celui du Maroc, un pays où l’ANBG collabore avec Smart Africa. Selon Ruphin Ndjambou, le retard n'est pas uniquement imputable aux étudiants ou aux institutions gabonaises, mais aussi à la réception tardive des appels de fonds, qui, dans ce cas précis, sont arrivés sans les détails nécessaires pour un traitement rapide.
"Nous avons dû demander à Smart Africa de nous fournir les informations complémentaires. Ce qui a entraîné des délais supplémentaires"
explique-t-il.
Smart Africa : un partenaire stratégique
L’une des préoccupations majeures de la population gabonaise est la question de la sous-traitance des missions de gestion des bourses à des entités étrangères, telles que Smart Africa. Interrogé sur ce partenariat, Ruphin Ndjambou répond en toute transparence :
"Smart Africa est un organisme marocain avec lequel nous avons un contrat de sous-traitance"
Pourtant, il admet que cette solution n'est pas idéale à long terme. Selon lui, une réorganisation est en cours. Elle vise à remplacer ces prestataires par des fonctionnaires gabonais qui prendront en charge les différentes étapes du processus de gestion des bourses. Ce qui permettra de réduire les coûts. Il évoque une récente décision gouvernementale qui a nommé des compatriotes gabonais pour effectuer ce travail.
"Ces compatriotes vont se rendre dans les pays d’affection, où ils effectueront des missions de contrôle et de recensement des écoles et des étudiants"
explique-t-il.
Des Gabonais sur le terrain pour mieux gérer les bourses
Cette volonté de remplacer les prestataires étrangers par des Gabonais est au cœur de la réorganisation du système de gestion des bourses. Depuis le mois de mars 2024, des agents ont été désignés pour vérifier la qualité des écoles, la présence des étudiants en classe et s'assurer de la régularité des factures.
"Nous allons examiner de près la fréquentation des étudiants dans ces écoles et vérifier que les documents envoyés sont conformes"
précise Ruphin Ndjambou. Cette démarche vise à mieux contrôler le bon déroulement des études des boursiers, mais aussi à prévenir les abus et les retards dans le paiement des bourses.
Un processus de contrôle plus rigoureux
"Pourquoi ne pas procéder à ces contrôles tout au long de l’année ?"
demande l’intervieweur. Ruphin Ndjambou justifie cette démarche en soulignant que la gestion des bourses implique une multitude de missions complexes, nécessitant une présence sur place.
"Nous avons voulu que ce travail soit effectué par nos compatriotes, pour une meilleure gestion et un contrôle plus rigoureux"
explique-t-il. Toutefois, il reconnait que cette approche nécessite un certain temps d’adaptation. Bien que des Gabonais aient été nommés pour ce travail, ceux-ci ne sont pas encore tous en poste, mais l’arrivée de ces agents sur le terrain est imminente, avec la finalisation de textes législatifs et organisationnels en cours.
L'anticipation comme clé pour éviter les retards
Ruphin Ndjambou évoque aussi un point fondamental : l’anticipation. Selon lui, pour éviter les retards récurrents et respecter les échéances académiques, il est primordial que l’ANBG puisse disposer des bonnes informations au moment approprié.
"Si nous avons l'information juste à temps, nous pourrons résoudre les problèmes rapidement, avec de la planification et une meilleure organisation"
assure-t-il. Cela, dit-il, permettra de garantir un meilleur respect des agendas académiques, d’éviter les ruptures dans le parcours des étudiants et d’assurer un suivi plus efficace des bourses.
Une réforme en marche pour un meilleur avenir
Ruphin Ndjambou ne ménagera aucun effort afin de redorer le blason de l'ANBG. Il se veut optimiste quant à l’avenir de la gestion des bourses au Gabon. Avec les réformes en cours, la mise en place de contrôles rigoureux sur le terrain et l’implication des fonctionnaires gabonais dans ces missions stratégiques, il espère pouvoir offrir un système plus transparent et plus efficace.
"Nous travaillons pour qu'à l'avenir, la gestion des bourses devienne un modèle de transparence et d’efficacité"
conclut-il.