La République Démocratique du Congo (RDC) a décidé, ce mardi 11 février 2025, de prendre une mesure radicale visant à interdire le survol et l'atterrissage sur son territoire de tous les aéronefs immatriculés au Rwanda, ou encore ceux immatriculés ailleurs mais basés au Rwanda. Cette décision fait suite aux récents événements tragiques qui ont frappé la ville de Goma, où la guerre d’agression a causé la mort de plus de 3 000 Congolais en l’espace de seulement quatre jours, selon des informations confirmées par une source aéroportuaire de la RDC.

Dans une note interne des autorités aéroportuaires congolaises, il est précisé qu'

« une interdiction formelle de survol et d'atterrissage sur le territoire de la République Démocratique du Congo est désormais en vigueur pour tous les aéronefs civils et d'État immatriculés au Rwanda ou basés au Rwanda. Cette mesure est dictée par la situation d’insécurité provoquée par le conflit armé »

Cette décision vise à limiter les mouvements aériens dans une zone particulièrement instable, où les avions rwandais ont été accusés d’être impliqués dans des actions qui ont exacerbé la violence en RDC.

L'ampleur de cette interdiction vient en réponse à une situation où les aéronefs, notamment ceux en provenance du Rwanda, continuaient de survoler le ciel congolais, de l'Est à l'Ouest, en dépit des affrontements sanglants à Goma. Un pilote congolais à la retraite a d'ailleurs commenté auprès de l'Agence Congolaise de Presse (ACP) que cette mesure, bien qu'ayant pris du temps à être mise en œuvre, est désormais essentielle pour renforcer la sécurité des Congolais.

« Cette décision est même arrivée en retard, mais elle est cruciale pour sécuriser davantage notre ciel et protéger la population »

a-t-il affirmé.

L’interdiction survient après plusieurs incidents mettant en lumière les tensions entre les deux pays voisins. En fin d'année 2024, un incident préoccupant a eu lieu dans l’Est de la RDC, où des signaux GPS ont été brouillés, mettant en péril la sécurité des passagers civils qui prenaient place à bord de vols commerciaux dans cette région particulièrement touchée par le conflit. La mission des Nations Unies en RDC (MONUSCO) avait dénoncé ces agissements, soulignant que cette manœuvre était non seulement illégale, mais aussi dangereuse pour les populations civiles.

L’histoire de tensions militaires entre la RDC et le Rwanda n’est pas nouvelle. En août 1998, des militaires rwandais avaient détourné un avion civil congolais pour le rediriger vers le camp militaire de Kitona, dans l’ouest du pays, dans le but de soutenir une offensive pour prendre la capitale Kinshasa. Un épisode qui reste gravé dans les mémoires des Congolais et nourrit une méfiance persistante vis-à-vis du voisin rwandais.

Depuis lors, la compagnie nationale rwandaise maintient des vols réguliers vers certains pays voisins de la RDC, ce qui alimente les inquiétudes sur la stabilité régionale. Le gouvernement congolais semble avoir pris une position ferme face à ce qu’il considère comme une menace persistante, et cette interdiction constitue un nouveau chapitre dans les relations tendues entre Kinshasa et Kigali.

Alors que la RDC se débat avec une guerre ouverte et des violations de son espace aérien, cette mesure s’inscrit dans un ensemble de décisions destinées à protéger le pays contre une agression qui, pour beaucoup, a franchi les limites de l'acceptable. 

 

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