LA PROMOTION 2022/2023 DES SAGES-FEMMES DE L'USS RÉCLAME LES POSTES BUDGÉTAIRES

Depuis maintenant trois ans, la promotion 2022 des sages-femmes diplômées de l’Université des Sciences de la Santé (USS) du Gabon se trouve dans une situation d’impasse professionnelle. Elles ont débuté un sit-in ce 24 février 2025 devant le ministère de la Fonction publique.
Linda Manomba Mbouala, sage-femme d’État diplômée et représentante de ses pairs, exprime avec force et détermination les préoccupations et revendications de cette promotion qui se sent abandonnée par les autorités compétentes. Les revendications de cette promotion se résument en trois points essentiels : l’attribution des numéros matricules, des postes budgétaires, et des affectations.
"Cela fait trois ans aujourd'hui que nous sommes au chômage"
déclare Linda Manomba Mbouala, visiblement frustrée par la situation.
Elle rappelle que les dossiers des sages-femmes sont depuis longtemps dans les tiroirs des différentes institutions gouvernementales, sans que des solutions concrètes ne soient apportées.
En effet, les dossiers de la promotion 2022 ont quitté les ressources humaines du ministère de la Santé pour atterrir dans les mains de la Fonction publique le 28 octobre 2024. Toutefois, malgré ces allers-retours entre les ministères, rien de tangible n’a été mis en place.
"Nous nous voyons baladées entre les différents ministères"
ajoute-t-elle. Une situation qui a mis en exergue l'absence de communication claire sur l'état d’avancement de leur dossier.
Lors d'une récente audience avec le secrétaire général de la Fonction publique, les sages-femmes ont découvert que leurs dossiers n'étaient même pas enregistrés au sein de l’institution. Ce manque de transparence et d'information a accentué leur frustration. Selon Linda Manomba Mbouala, le ministère de la Santé et la Fonction publique semblent se renvoyer la balle sans apporter de réponse aux attentes légitimes des jeunes diplômées.
"Nous avons déposé plusieurs demandes d’audience, mais rien de concret ne nous a été communiqué"
affirme-t-elle.
Même lorsqu'elles se rendent auprès des services compétents, la réponse est toujours la même :
"Les dossiers sont déjà à la Fonction publique"
Mais lorsque les sages-femmes s’y rendent, elles sont confrontées à un silence assourdissant.
Dans ce contexte d’impasse, Linda Manomba Mbouala et ses collègues se tournent vers les autorités gabonaises pour obtenir une solution. Elles sollicitent l'intervention directe du Président de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, afin de débloquer la situation.
"Cela fait trois ans que nous sommes au chômage, et ce n’est vraiment pas facile"
déplore la sage-femme.
Certaines de ses collègues, incapables de trouver un emploi dans leur domaine, se sont tournées vers des activités informelles comme la gestion de bars, la vente de poisson à la braise ou le travail de domestiques.
"Nous sommes des sages-femmes diplômées, formées par l’université des sciences de la santé, la seule université d’ailleurs au Gabon"
rappelle Linda Manomba Mbouala, choquée par la situation.
La sagesse et le dévouement des sages-femmes diplômées de l’USS ne doivent pas être ignorés, estime Linda Manomba Mbouala. Elle exprime son désespoir face à une situation injuste où des jeunes femmes formées, prêtes à œuvrer pour la santé publique, se retrouvent sans emploi et dans des conditions précaires.