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PEUT-ON LAISSER LES ÉTUDIANTS DE L’EFPASS D’OYEM CONTINUER À APPRENDRE SANS BOURSE ET AVEC UN NOMBRE INSUFFISANT D’ENSEIGNANTS ?

PEUT-ON LAISSER LES ÉTUDIANTS DE L’EFPASS D’OYEM CONTINUER À APPRENDRE SANS BOURSE ET AVEC UN NOMBRE INSUFFISANT D’ENSEIGNANTS ?
L’École Provinciale de Formation en Action Sanitaire et Sociale (EPFASS) d'Oyem, rouverte après presque 20 ans de fermeture, fait face à une crise qui ne semble pas avoir été anticipée.

L’École Provinciale de Formation en Action Sanitaire et Sociale (EPFASS) d'Oyem, rouverte après presque 20 ans de fermeture, fait face à une crise qui ne semble pas avoir été anticipée. Si l'initiative de redémarrer cet établissement est une avancée majeure pour la formation des professionnels de santé et du travail social, elle se heurte rapidement à une série de problèmes logistiques et financiers. Parmi ces obstacles, le retard dans le paiement des bourses, pourtant essentielles pour la survie des étudiants, soulève de sérieuses interrogations sur l’engagement réel du gouvernement en faveur de l’éducation et de la formation de qualité dans des secteurs aussi essentiels que la santé.



Il est impératif de rappeler que la bourse n’est ni un cadeau ni une faveur, mais une obligation morale et légale. L’Etat a l’obligation de garantir que les étudiants inscrits dans des établissements publics, et particulièrement dans des domaines aussi vitaux que la santé, puissent étudier dans de bonnes conditions.



Or, à l'EPFASS Oyem, les étudiants peinent à se concentrer sur leur formation lorsqu'ils sont confrontés à des problèmes financiers chroniques. Beaucoup d’entre eux viennent de familles démunies, et l’absence de bourses met en péril non seulement leur parcours académique, mais aussi leur avenir professionnel. Étudier sans moyens, sans sécurité financière, n’est pas une simple difficulté; c’est une entrave directe à leur réussite.



Il est incompréhensible, voire inconcevable, d’avoir rouvert cette école sans avoir mis en place un dispositif de financement fiable pour accompagner les étudiants. Le retard dans le paiement des bourses n’est donc pas une simple négligence administrative. C’est une négligence dans l’accompagnement de la formation des futurs professionnels de santé qui auront la responsabilité de prendre en charge la santé des Gabonais.



Mais le problème ne se limite pas à la question des bourses. L'EFPASS Oyem souffre également d'une grave insuffisance d'enseignants. Cette lacune est d’autant plus inquiétante dans un domaine aussi exigeant que celui de la santé. Les étudiants qui reçoivent une formation insuffisante ou dégradée risquent de devenir des professionnels mal préparés, avec des répercussions directes sur la qualité des soins dispensés aux patients gabonais.


La formation en soins infirmiers et en travail social n'est pas une simple acquisition de compétences théoriques. Elle nécessite un encadrement rigoureux, une pratique supervisée et une attention particulière à la qualité de l’enseignement. Quand les moyens humains sont insuffisants, la qualité de la formation s’en ressent inévitablement. Dans le contexte actuel, l’insuffisance d'enseignants à l'EPFASS n'est pas simplement un détail logistique, mais une menace pour l’avenir de la santé publique au Gabon.


Les futurs diplômés de l'EPFASS auront la charge de prendre soin des patients gabonais. Si leur formation est défaillante, le pays pourrait bien se retrouver avec une main-d'œuvre mal formée, incapable de répondre aux exigences de santé publique. Comment peut-on ouvrir une école d’une telle importance sans anticiper les défis matériels et humains auxquels elle devra faire face?



Le risque est réel car sans un soutien financier, matériel et humain adéquat, l’impact de cette formation pourrait être largement sous-optimal, nuisant ainsi à l’ensemble du système de santé gabonais.



Il est impératif que les autorités prennent le taureau par les cornes. La formation des étudiants à l'EFPASS d'Oyem n’est pas simplement une question d’éducation, mais de santé publique. Le retard dans le paiement des bourses, l'insuffisance d'enseignants et l'absence d’infrastructures adaptées notamment l’absence d’un amphithéâtre compromettent gravement l’avenir de ces jeunes et, par extension, celui de toute la population gabonaise. Le ministre de la Santé, Pr Adrien Mougougou, a récemment annoncé que des mesures seraient prises pour remédier à ces problèmes, mais l’urgence de la situation exige une action immédiate et résolue. L’EPFASS Oyem ne peut pas se contenter de "réouvrir ses portes" sans garantir un cadre de formation de qualité.

Par Pamphile EBO

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