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SYNAMAG-MINISTÈRE DE LA JUSTICE: VERS LE DÉNOUEMENT D’UNE CRISE DE LONGUE DURÉE

SYNAMAG-MINISTÈRE DE LA JUSTICE: VERS LE DÉNOUEMENT D’UNE CRISE DE LONGUE DURÉE
Un tournant majeur a été franchi le 15 janvier 2025 dans la crise qui opposait le gouvernement gabonais au Syndicat national des magistrats (SYNAMAG).


Le 15 janvier 2025 le Syndicat national des magistrats (SYNAMAG) a relancé son mouvement de grève, entamé le 15 décembre 2022 et suspendu en septembre 2023 à la demande du Président de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguema. Ce retour à la grève a relancé une période de tensions et d'incertitudes, qui avaient déjà affecté l’administration judiciaire du pays.


Le conflit, qui a duré plus d'un an, s'est cristallisé autour de revendications portant sur plusieurs aspects essentiels de la vie professionnelle des magistrats, notamment la revalorisation de leurs indemnités, l'amélioration de leurs conditions de travail et la mise en place de mesures garantissant leur indépendance, selon un communiqué du ministère de la Justice publié ce 2 mars 2025. 


Face à une situation de plus en plus tendue, le ministre de la Justice, déterminé à sortir de l'impasse, a pris l’initiative d’entamer des discussions avec le SYNAMAG. L’objectif étant de trouver un compromis respectant à la fois les contraintes budgétaires de l'État et les attentes légitimes des magistrats, dans le respect des principes d’équité et d’efficacité de la justice. Ces négociations ont porté sur plusieurs points essentiels.


L'indemnité de judicature, un point phare du cahier de revendications des magistrats, a été l’un des premiers dossiers à être abordés. Par ailleurs, des propositions concrètes ont été faites sur des questions sensibles comme l’accès au logement pour les magistrats, le fonctionnement de la cellule de veille déontologique, ou encore la mise en place d’un jury de classement pour les élèves magistrats. Une attention particulière a également été accordée à la question de la représentation des magistrats au sein des différentes instances, afin de garantir une prise en compte plus juste de leurs préoccupations, selon le communiqué du ministère de la Justice.


Pour donner suite à ces discussions, une commission tripartite a été mise en place, composée du ministère de la Justice, du SYNAMAG, et du ministère des Comptes publics. Son rôle sera de parvenir, sous huitaine, à un accord global sur l’ensemble des préoccupations soulevées par les magistrats, d’ores et déjà favorablement amendées par le gouvernement. Ce processus pourrait donc permettre de clore définitivement ce conflit en trouvant des solutions à la fois pragmatiques et durables, indique le ledit communiqué.


Parmi les éléments qui avaient envenimé la situation au début de la grève, l'achat de robes d’audience et la production des cartes professionnelles figuraient en bonne place. Il est important de souligner que ces deux points ont trouvé une issue favorable, marquant ainsi un progrès significatif dans le cadre de la mise en œuvre des engagements pris par le gouvernement pour répondre aux attentes du SYNAMAG. Ces avancées renforcent la crédibilité du dialogue engagé et illustrent la volonté de l’État de satisfaire, dans la mesure du possible, les exigences des magistrats.


En fin de compte, l’objectif du gouvernement de la transition est de restaurer l’apaisement au sein de la justice gabonaise. Le retour à la normale, à travers la suspension définitive du mouvement de grève, est désormais envisagé comme une étape décisive pour sortir de cette crise longue et complexe. Le gouvernement considère que toutes les conditions sont désormais réunies pour permettre cette sortie de crise tant attendue, et qui répondra aux préoccupations des plus hautes autorités de la République.


Les négociations qui se sont déroulées entre les parties, notamment grâce à l’implication personnelle du ministre de la Justice, démontrent la capacité de dialogue du gouvernement de la transition. Le soutien affiché par les autorités gabonaises à la mise en place de solutions concrètes pour améliorer les conditions de travail des magistrats marque ainsi un pas important dans la réforme de la justice et la consolidation de l’État de droit dans le pays.


Le gouvernement et le SYNAMAG se rejoignent sur l’essentiel : un retour au travail des magistrats, un cadre plus favorable pour exercer leur profession et des conditions d’exercice de la justice plus respectueuses de l’équité et de la déontologie. 


 

Par Pamphile EBO

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