LE BARREAU GABONAIS QUALIFIE LA GRÈVE DU SYNAMAG DE “MOUVEMENT EXCESSIF ET ILLÉGAL”

Le Syndicat National des Magistrats du Gabon (SYNAMAG) annonçait le 3 mars 2025 un durcissement de la grève entamée depuis mi-janvier, un mouvement qui a considérablement perturbé le bon déroulement des procédures judiciaires à travers le pays. Face à cette situation de plus en plus critique, le Barreau du Gabon a réagi avec fermeté le lendemain, ce 4 mars 2025, en qualifiant cette grève
d’« excessive » et
« illégale »
rapporte Radio Gabon sous la plume de Juanita Atsame.
La déclaration a eu lieu à la Maison de l'Avocat, un lieu symbolique pour les juristes gabonais, où les tensions sont désormais palpables.
Depuis la mi-janvier, la justice gabonaise fonctionne au ralenti, plongeant les cabinets d'avocats et les justiciables dans une incertitude grandissante. Le barreau du Gabon, au travers de la voix de son bâtonnier, Maître Raymond Obame Sima, a exprimé son exaspération face à un blocage complet des palais de justice.
« Nous déplorons un blocage total des palais de justice sur l’ensemble du territoire, avec des conséquences lourdes tant pour le barreau que pour les justiciables. Nous disons : plus jamais ça ! »
a-t-il martelé.
Des mots forts qui illustrent une frustration grandissante au sein de la profession.
Le conflit, qui oppose magistrats et avocats, dure maintenant depuis plusieurs mois sans qu’une solution satisfaisante n’ait pu être trouvée. En dépit des multiples tentatives de dialogue de la part du barreau, les magistrats grévistes maintiennent leur mouvement, créant ainsi un véritable blocage judiciaire. Cette impasse a contraint le barreau à prendre une posture plus radicale. La barreau a pris le taureau par les cornes en appelant désormais à une intervention directe des autorités judiciaires et du gouvernement pour trouver une issue à cette crise.
Le problème ne se limite pas simplement à la frustration des avocats. Il touche également les justiciables qui, pris dans l’imbroglio de cette crise, voient leurs droits suspendus et leurs affaires judiciaires sans avancées. C’est dans cette optique que le barreau a réclamé la mise en place d’un service minimum, tout en insistant sur la nécessité de désamorcer la situation avant qu'elle ne dégénère davantage.
Pour faire entendre leur voix, les avocats, revêtus de leurs toges, ont pris la décision de se rendre à l’Assemblée nationale et au ministère de la Justice, afin de rencontrer les députés et le ministre de la Justice, Paul Marie Gondjout, pour plaider leur cause. Un acte symbolique de solidarité et de mobilisation. Mais aussi une tentative désespérée d’amener les pouvoirs publics à réagir face à un système judiciaire paralysé.
La question qui se pose désormais est celle de l'issue de ce conflit, qui semble prendre une tournure de plus en plus politique et sociale. Tandis que les avocats insistent sur la nécessité de rétablir l'ordre et le bon fonctionnement des institutions judiciaires, les magistrats, eux, campent sur leurs positions. Les magistrats revendiquent des améliorations des conditions de travail et de rémunération.
Il est à espérer que la rencontre entre les avocats et les autorités publiques permettra de débloquer cette crise, car c'est l'accès à la justice, fondement même de l'État de droit, qui se trouve désormais en péril.