Alain Claude Bilie-By-Nze a officiellement franchi un pas décisif ce 6 mars 2025 vers la présidentielle du 12 avril, en retirant son dossier de candidature à la Commission nationale d'organisation et de coordination des élections et du référendum (CNOCER). Cette démarche a mis fin à plusieurs semaines d'incertitude, durant lesquelles l'ex-Premier ministre était resté discret sur ses intentions. En annonçant sa candidature à moins de 72 heures de la clôture du retrait des dossiers, Bilie-By-Nze vient enrichir la liste déjà compétitive des prétendants à la magistrature suprême.

Cette annonce arrive après une tournée nationale dans les neuf provinces du Gabon, où l'ancien chef du gouvernement a pris soin de rencontrer les populations et de revenir sur son rôle dans la gestion du pays pendant les 14 dernières années sous le régime d’Ali Bongo Ondimba. Alain-Claude Bilie-By-Nze, désormais perçu comme un des principaux challengers du Président de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, mais aussi un des principaux auteurs du bilan catastrophique du pouvoir d’Ali Bongo Ondimba, a affirmé vouloir rassembler les Gabonais autour d’un projet de transformation nationale.

Cependant, cette candidature ne fait pas l’unanimité au sein de son propre mouvement, "Ensemble pour le Gabon". Deux figures majeures de la plateforme, Stéphane Germain Iloko Boussengui et Marlène Fabienne Essola Efountame, ont également annoncé leur propre intention de se porter candidat, créant une fissure au sein de ce groupement. Le 6 mars, le Dr Stéphane Iloko Boussengui a vivement critiqué Bilie-By-Nze, dénonçant la volonté de l'ex-Premier ministre de repousser les élections. En réponse, la plateforme a fermement rejeté cette position, qualifiant le Dr Stéphane Iloko Boussengui de déstabilisateur et d’élément perturbateur au sein du mouvement.

Ce conflit a pris une tournure plus grave lorsque le Dr Stéphane Germain Iloko Boussengui a annoncé sa candidature, provoquant une rupture nette avec Alain-Claude Bilie-By-Nze. "Ensemble pour le Gabon" a réagi avec virulence, accusant le Dr Stéphane Germain Iloko Boussengui de diviser l’opposition en agissant de manière solitaire, contre les intérêts collectifs du mouvement. Le communiqué a été catégorique : Iloko Boussengui n’a plus sa place au sein de la plateforme d’autant qu’il n’a jamais été l’un des ses membres fondateurs.

Cet éclatement interne de "Ensemble pour le Gabon" révèle que cette alliance de circonstance a un socle assez fragile. Ce qui semblait être une coalition unifiée en vue de la présidentielle 2025 est désormais un terrain de divisions, chaque leader cherchant à imposer sa vision. À quelques semaines du scrutin, cette crise pourrait nuire à la cohésion nécessaire pour rivaliser efficacement face au rouleau compresseur  mis en place par Brice Clotaire Oligui Nguema.

C’est la guerre des égos au sein de la plateforme “Ensemble pour le Gabon “ et toute réconciliation semble impossible. La fracture est définitive.

 

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