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JEAN-RÉMY YAMA DÉNONCE UNE EXCLUSION FONDÉE SUR UNE INTERPRÉTATION ERRONÉE DES TEXTES LÉGISLATIFS

JEAN-RÉMY YAMA DÉNONCE UNE EXCLUSION FONDÉE SUR UNE INTERPRÉTATION ERRONÉE DES TEXTES LÉGISLATIFS
La Commission nationale d’organisation et de coordination des élections et du référendum (CNOCER) a rejeté son dossier de candidature ce 9 mars 2025 en raison de l’absence d’un document jugé essentiel : l’acte de naissance de son père ou de sa mère, attestant de leur nationalité gabonaise.

Jean-Rémy Yama, leader syndical emblématique, s’est vu exclure de la course à la présidence du Gabon pour les élections prévues le 12 avril 2025. La Commission nationale d’organisation et de coordination des élections et du référendum (CNOCER) a rejeté son dossier de candidature ce 9 mars 2025 en raison de l’absence d’un document jugé essentiel : l’acte de naissance de son père ou de sa mère, attestant de leur nationalité gabonaise. Une décision qui a profondément indigné l’enseignant d’université et militant, qui a dénoncé un complot orchestré par le ministère de l'Intérieur.


Dans une déclaration vigoureuse faite au cours d’une conférence de presse qu’il a organisé ce 10 mars 2025, Jean-Rémy Yama a critiqué cette exclusion qu’il juge non seulement injustifiée, mais également fondée sur une interprétation erronée des textes législatifs. Avec un ton résolu, il a expliqué :"C'est un document valable, une attestation sur l'honneur, mais regardons de très près les textes"


Selon lui, les autorités gabonaises se sont accrochées à l'article 170 du code électoral pour l’exclure, un article qu'il estime mal interprété.


"L’article 170 du code électoral dit clairement : 'Sont éligibles à la présidence de la République tous les Gabonais des deux sexes remplissant certaines conditions', parmi lesquelles figure le fait d’être Gabonais par au moins un parent gabonais, lui-même né Gabonais"


a-t-il rappelé.


Jean-Rémy Yama a ensuite souligné un point essentiel, qui, selon lui, met en lumière la faiblesse de l'argumentation des autorités :


"Ce premier alinéa reprend les dispositions de l’article 43 de la Constitution, et c’est bien cet article qui doit être pris en compte, pas la demande de produire l’acte de naissance du père pour prouver que le grand-père est Gabonais"


Il a ainsi dénoncé l’obligation, imposée par la commission, de fournir l'acte de naissance du père ou de la mère pour prouver la nationalité gabonaise d’un grand-parent, une exigence qu’il considère comme non prévue par la loi.


Jean-Rémy Yama a lancé avec une certaine ironie :


"Ce que le ministre a omis, c’est l’article 179. L’article 179 donne la liste des pièces à fournir pour le dossier de candidature, et croyez-moi, l’acte de naissance du père, ce n’est pas dedans"


Selon lui, l’article 179, qui régit le dépôt des candidatures, énumère clairement les documents requis : déclaration de candidature, extrait d’acte de naissance légalisé, casier judiciaire, certificat médical, certificat de résidence, attestation de la langue nationale, et bien d’autres, mais aucune mention de l’acte de naissance du père ou de la mère.


"Les pièces demandées par la loi sont claires et précises. Je n’ai pas à fournir l’acte de naissance de mon père, et pourtant, c’est ce qui m’a été réclamé"


a ajouté Jean-Rémy Yama, se refusant à accepter cette interprétation à sens unique des textes. Il a également précisé qu'il avait bien obtenu un récépissé de dépôt de candidature, comme le prévoit la loi, et que cette situation ne faisait que renforcer son sentiment d’injustice.


Sans langue de bois Jean-Rémy Yama a indiqué :


"C’est une invention, pour être plus poli, c’est une interprétation faite par le ministre de l’Intérieur, qui ne s’appuie ni sur un décret, ni sur un arrêté. Cette commission s’est simplement laissée entraîner par une interprétation abusive des textes"


À ses yeux, l'exclusion de sa candidature n'est rien d’autre qu'un stratagème politique, une manœuvre délibérée visant à l'écarter de la scène présidentielle.


Jean-Rémy Yama n’a pas hésité à dénoncer ce qu’il considère comme un complot visant à favoriser certains candidats, arguant que la loi devrait être appliquée de manière rigoureuse et équitable, sans distorsion.


 


 

Par Pamphile EBO

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