DÉBUT CE 11 MARS 2025 DES ASSISES NATIONALES SUR L'EMPLOI: UNE RÉFLEXION APPROFONDIE SUR L’AVENIR DU TRAVAIL

Les Assises Nationales sur l’Emploi ont ouvert leurs portes ce 11 mars 2025, au stade de l’Amitié d’Angondjé. Ce grand rendez-vous, qui se tiendra jusqu’au 14 mars 2025, a pour thème :
« Vers des stratégies inclusives et durables pour la création d’emplois décents »
Cet événement rassemble les principaux acteurs du développement économique et social du pays, avec une attention particulière portée à la création d'emplois durables et accessibles à tous.
Une rencontre fédératrice pour lutter contre le chômage
Les Assises Nationales de l'Emploi visent à bâtir des solutions contre le fléau du chômage qui touche une grande partie de la population, en particulier la jeunesse gabonaise. Adrien Nguema Mba, ministre du Travail et de la Lutte contre le Chômage, a souligné l'importance de cette rencontre qui réunit des représentants du gouvernement, du secteur privé, des syndicats, des chercheurs, ainsi que des partenaires internationaux. Il a précisé :
« Les assises nationales sur l'emploi visent à élaborer des stratégies de lutte contre le chômage, fléau qui menace notre tissu social et notre vivre ensemble »
Il a exprimé sa gratitude envers le président de la République, dont la vision éclairée et l’engagement pour l’emploi et le développement économique sont au cœur du Plan National de Développement. Il a aussi salué le rôle du Comité Technique de la Réforme Institutionnelle (CTRI). Il a reconnu l’apport des partenaires techniques internationaux tels que le Bureau International du Travail, la Banque Mondiale, et les Nations Unies, pour leur soutien continu dans la recherche de solutions viables aux défis de l'emploi.
Le ministre Adrien Nguema Mba a également insisté sur le fait que ces Assises constituaient une plateforme essentielle pour comprendre les dynamiques actuelles du marché du travail, identifier les secteurs à fort potentiel de croissance, et proposer des solutions concrètes adaptées aux réalités économiques et sociales du pays.
Raymond Ndong Sima : Un regard critique sur le système éducatif
Le Premier ministre de la transition, Raymond Ndong Sima, a pris la parole à son tour, exprimant à la fois son enthousiasme et sa réflexion profonde sur la situation actuelle. Dans son discours, il a partagé sa surprise face à la pertinence des questions soulevées par les participants, notamment l'inadéquation entre la formation et l'emploi.
« Nous sommes confrontés à un dilemme »
a-t-il déclaré, soulignant que, autrefois, la formation était directement liée aux métiers familiaux, permettant une insertion professionnelle immédiate. Mais le système éducatif actuel, avec son orientation vers des études théoriques, n’assure pas nécessairement une transition fluide vers le marché du travail.
Il a évoqué un problème central :
« Combien d’enfants, ayant moins de 18 ans, ont obtenu le baccalauréat l’année dernière ? Plus de mille, peut-être deux mille. Le taux de croissance de notre économie est insuffisant pour absorber tous ces jeunes diplômés »
a-t-il souligné.
Cette situation met en exergue une difficulté majeure : bien que l’éducation soit un droit fondamental et un engagement national et international, elle ne garantit pas que ces jeunes trouveront un emploi une fois diplômés. C’est ce paradoxe qu’il a décrit comme étant au cœur du débat sur la formation et l'emploi.
Dans ce contexte, le Premier ministre Raymond Ndong Sima a appelé à une réflexion sur la pertinence du système éducatif actuel, en particulier en ce qui concerne les jeunes aspirant à des métiers pratiques tels que l’agriculture ou le secteur informel. Selon lui, il est essentiel d’adopter des réformes qui permettent de mieux répondre aux besoins du marché du travail, tout en garantissant l’insertion professionnelle des jeunes.
« Notre pays est atypique, avec des secteurs comme le pétrole, les mines, et la forêt, qui dominent l’économie. Peut-on vraiment exiger que l’on suive une formation longue pour devenir agriculteur ? »
a-t-il interrogé.
Des propositions concrètes à l’horizon
Au-delà des discours, ces Assises cherchent à dégager des solutions concrètes et pratiques pour combler le fossé entre la formation académique et les compétences requises sur le marché du travail. Des ateliers, des conférences, et des discussions de groupe permettront de dégager des stratégies inclusives qui permettront d’améliorer l’employabilité des jeunes et de développer des secteurs porteurs de croissance.
Il est clair que le Gabon, tout en s'inscrivant dans une dynamique de développement durable, doit revoir ses modèles de formation, d’insertion professionnelle et d’accompagnement des jeunes. L’inadéquation entre les diplômes et les emplois disponibles reste une problématique de taille. Il est impératif de repenser l’orientation des jeunes vers des métiers plus adaptés aux besoins réels du pays.