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UNE CLASSE POLITIQUE VIEILLISSANTE ET HÉRITIÈRE DU PDG DÉSIGNÉE POUR CONDUIRE LA CAMPAGNE D’OLIGUI DANS L’OGOOUÉ-LOLO

UNE CLASSE POLITIQUE VIEILLISSANTE ET HÉRITIÈRE DU PDG DÉSIGNÉE POUR CONDUIRE LA CAMPAGNE D’OLIGUI DANS L’OGOOUÉ-LOLO
Au cœur de cette tourmente, la coordination de campagne, censée être le fer de lance du changement prôné par Brice Clotaire Oligui Nguema, semble n’être qu’une continuité de l'ancien système.

Dans la province de l’Ogooué-Lolo, le climat politique est alimenté par un sentiment d’abandon et de frustration face au retour en force d'une classe politique vieillissante et perçue comme responsable de la stagnation économique et sociale de la région.


Au cœur de cette tourmente, la coordination de campagne, censée être le fer de lance du changement prôné par Brice Clotaire Oligui Nguema, semble n’être qu’une continuité de l'ancien système. En effet, parmi les figures de proue de cette équipe, on retrouve des membres influents du Parti Démocratique Gabonais (PDG), l'ancien parti au pouvoir, dont certains ont occupé des positions stratégiques sous le régime d’Ali Bongo Ondimba. Des noms comme Régis Immongault, Blaise Louembé, Pacôme Moubelet et Ines Lissenguet sont des figures familières, dont l'ombre plane toujours sur la région. Ces personnalités, qui ont incarné le pouvoir pendant des années, sont désormais perçues par une grande majorité des habitants comme des symboles d’un système politique qui n'a pas su répondre aux attentes fondamentales de la population, notamment en matière de développement.


L’Ogooué-Lolo, pourtant riche de ses ressources naturelles, continue de lutter contre une pauvreté persistante, l'isolement des villages et un manque d’infrastructures de base. Une situation qui n'a fait que s'aggraver au fil des années. Les jeunes de la région, en particulier, ne cachent plus leur désillusion face à ce qu’ils considèrent comme un recyclage des mêmes figures politiques qui ont contribué à l’asphyxie du développement local. Dans leurs yeux, ces leaders sont devenus les symboles d’un échec collectif et d’un système politique figé, incapable de répondre aux aspirations des Gabonais.


Face à cette réalité, des observateurs avertis mettent en garde contre un risque majeur de rupture avec le discours de changement et d’unité défendu par Brice Clotaire Oligui Nguema, qui incarne aux yeux de nombreux Gabonais l’espoir d'une transition véritable et d’un renouveau. Si la volonté de rupture avec le passé semble évidente dans ses discours, la présence dans sa campagne de figures historiques du PDG pose une question fondamentale : comment concilier l’appel à la rénovation du pays avec la présence de ceux qui ont porté les échecs du précédent régime ?


D’un côté, les partisans de Brice Clotaire Oligui Nguema, fervents défenseurs du changement, estiment qu’il serait suicidaire de continuer à s’appuyer sur des personnalités dont les trajectoires sont liées à l’ancien système. Pour eux, la réconciliation et la construction de l’avenir ne peuvent s’accomplir qu’en écartant les symboles d’une gouvernance jugée inefficace et déconnectée des réalités du terrain. De l'autre côté, on se demande comment ces figures historiques pourront évoluer et s’adapter aux nouvelles exigences du contexte politique et sans régénérer les anciennes pratiques malsaines ?


La question qui se pose aujourd’hui pour Brice Clotaire Oligui Nguema et son équipe est de savoir comment dépasser cette dualité, éviter un conflit interne et apaiser les tensions. L’appel à l’unité qu’il a lancé pourrait-il se transformer en un véritable pont entre générations et courants politiques ? Ou bien, au contraire, risquerait-il de se briser face à l’incompréhension d’une population qui attend des actions concrètes, et non des solutions issues d’un passé qu’elle désire oublier ?

Par Pamphile EBO

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