La Fédération kenyane de football (FKF) se retrouve plongée dans un nouveau scandale de manipulation de match, impliquant son gardien de buts Patrick Matasi. Ce dernier est accusé d'avoir été complice d'un complot avec un agent camerounais avant la défaite cuisante 4-1 des Harambee Stars contre les Lions Indomptables lors de la troisième journée des éliminatoires de la CAN 2025, disputée à Yaoundé, le 11 octobre 2024.

Dans un communiqué publié le 27 mars 2025, la FKF a annoncé avoir saisi la Confédération africaine de football (CAF) et la FIFA pour enquêter sur cette affaire. Selon les informations fournies, la fédération kenyane possède une vidéo incriminant Patrick Matasi, filmée en secret avant le début du match. On y voit le gardien discuter avec un individu camerounais de la possibilité de truquer la rencontre en échange d'une rémunération.

"Nous défendons l'intégrité du football et avons lancé une enquête officielle, en collaboration avec la FIFA, la CAF et d’autres autorités compétentes. Nous réaffirmons notre politique de tolérance zéro en matière de manipulation de match et nous engageons à préserver la crédibilité de nos compétitions"

a déclaré la FKF dans son communiqué.

Bien que la fédération kenyane ne précise pas les matchs exacts impliqués, le match contre le Cameroun semble être l'un des principaux objectifs de l'enquête. En effet, cette défaite a considérablement affaibli les chances de qualification du Kenya pour la phase finale de la CAN 2025, prévue au Maroc. Cet échec a même conduit à la démission du sélectionneur d’alors, Engin Firat.

La vidéo en question, qui a fuité en ligne, a suscité de vives réactions et a renforcé les soupçons de manipulation. Elle montre Matasi en conversation avec un homme qui lui propose un projet de trucage, avec à la clé une compensation financière. Bien que l’authenticité de cette vidéo soit en cours de vérification, elle a déjà suffi à déclencher une enquête officielle.

L'implication de Matasi dans ce possible complot est d'autant plus problématique que le gardien est une figure emblématique de la sélection kényane. Après la débâcle contre le Cameroun, il n’a pas été retenu par le nouveau sélectionneur, Benni McCarthy, pour les matchs contre la Gambie et le Gabon en mars 2025, dans le cadre des qualifications pour la Coupe du Monde 2026.

Le football kényan traverse depuis plusieurs années une période tumultueuse, marquée par plusieurs scandales liés à des matchs truqués. En janvier 2023, la FKF avait suspendu 14 joueurs et deux entraîneurs après des accusations de manipulation dans le championnat national. De plus, en février 2020, la FIFA avait suspendu trois joueurs kényans, dont un à vie, pour leur implication dans des matchs truqués. Un an plus tard, ce furent cinq arbitres kényans qui se virent également suspendus pour des faits similaires.

L'ampleur de cette problématique est telle que l’Institut kényan de recherche et d'analyse des politiques publiques a mis en lumière l’infiltration des matchs truqués dans plusieurs niveaux du football national, allant des compétitions locales aux ligues professionnelles.

L'affaire a des ramifications qui dépassent les frontières du Kenya. Le rôle d'un agent camerounais dans cette histoire pourrait mettre en lumière un réseau de manipulation de match impliquant plusieurs acteurs. La Fédération camerounaise de football (Fecafoot), sous la présidence de Samuel Eto’o, pourrait se retrouver au cœur d'une nouvelle polémique, bien que cette dernière n'ait pas encore réagi officiellement à la situation.

Les autorités sportives africaines, à savoir la CAF et la FIFA, doivent maintenant enquêter en profondeur pour déterminer les responsables et les complices de ce complot. En attendant, le gardien Patrick Matasi est dans l’œil du cyclone. L’enquête est en marche.

 

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