BIZANGO RAIL MANQUE DE ROUTE, DE RÉSEAU ÉLECTRIQUE ET DE CENTRE MÉDICAL
Dans le 3ème arrondissement de la commune de Ntoum, à 13 kilomètres de Libreville, Bizango Rail, un quartier de la capitale, incarne la précarité des infrastructures de base. En dépit de l’évolution remarquable de plusieurs communes gabonaises en matière de modernisation, cette zone demeure un véritable désert d’équipements essentiels. La population fait face à une pénurie de services indispensables tels qu’une école de proximité, un centre médical, une route fiable, un réseau électrique sécurisé, et plus gravement, l'accès à l'eau potable.
Le manque d’eau est l’un des fléaux les plus pressants pour les habitants. De manière régulière, les coupures d’eau, parfois pendant quatre à cinq jours, frappent sans préavis, plongeant les résidents dans une situation de grande précarité. Une fois l’eau rétablie, elle est souvent de mauvaise qualité, semant inquiétude et frustration.
"On se retrouve sans eau, et même quand elle revient, elle n’est pas potable"
confie une habitante, résumant le calvaire quotidien. Les habitants, incapables de compter sur l’approvisionnement municipal, sont contraints de recourir à des pratiques insalubres.
Certains, possédant des véhicules, se rendent dans les communes voisines pour se ravitailler en eau potable, tandis que ceux sans voitures doivent se contenter de l’eau de rivière, souvent polluée.
"On va chercher l'eau à la rivière, mais elle est sale, on y trouve même des déchets. C’est une situation intenable"
explique un autre résident. Le recours au système D est devenu une norme, et les citernes, qui pourraient offrir un répit aux habitants, font cruellement défaut.
Au-delà de l’eau, l'absence de structures sanitaires adaptées représente un autre défi. L'absence de dispensaire oblige les habitants à parcourir de longues distances pour des soins de santé de base, ce qui peut être fatal en cas d’urgence. Quant aux enfants, l'absence d’école de proximité les prive d'un avenir à portée de main.
Les revendications sont claires : la population de Bizango Rail appelle l'État à une intervention directe et immédiate.
"Nous demandons au Président Oligui Nguema de venir voir de ses propres yeux la misère dans laquelle nous vivons. L'eau est un droit fondamental, il faut qu'il nous aide"
implore un habitant. Alors que l'élection présidentielle de 2025 approche, il est essentiel de remédier à de telles situations.