UN SYSTÈME FIGÉ ET CONTRE-PRODUCTIF

La Poste gabonaise traverse depuis plus d'une décennie une crise profonde, conséquence de choix managériaux hasardeux et d'une gouvernance inefficace. Retards récurrents dans le paiement des salaires, absence de politique sociale digne de ce nom, grèves à répétition : l'entreprise publique, pourtant indispensable à la vie économique et sociale du pays, est à bout de souffle. Mais une lueur d’espoir semble poindre à l’horizon.
Ce vendredi 25 avril 2025, au cabinet du ministère de la Communication et des Médias, une réunion de la plus haute importance s’est tenue entre la ministre Laurence Ndong, la direction générale de La Poste SA et le Syndicat national des agents de La Poste (Synaposte), auteur d’un préavis de grève déposé le 10 avril 2025. L’objectif était de dresser un état des lieux sans complaisance et envisager ensemble une sortie de crise durable.
Sans langue de bois, la ministre Laurence Ndong en charge de la poste a dénoncé un système figé et contre-productif.
« Depuis 19 mois que je suis en poste, on vient toujours me demander de l’argent. La Poste doit à tout le monde, mais personne ne semble devoir quelque chose à la Poste, même pas la volonté de la faire vivre »
a-t-elle déclaré. Un constat amer, mais aussi un appel à la mobilisation.
Pour Laurence Ndong, la survie de La Poste dépend avant tout d’un sursaut interne :
« Les agents doivent comprendre qu’ils sont les premiers garants de la viabilité de leur outil de travail. Chaque tentative de réforme est freinée de l’intérieur par des résistances qui entretiennent le déclin »
Malgré les tensions, la réunion s’est conclue sur une note d’espoir. David Maboundou, secrétaire général du Synaposte, s’est montré prudemment optimiste :
« La ministre et la direction générale se sont engagées à résoudre les problèmes. Nous avons reçu certaines garanties, à évaluer au fil du temps »
Même tonalité du côté de la direction. Jean Richard Ella Eya, son représentant, a insisté sur la nécessité de reconstruire une relation de confiance pour relancer durablement l’activité postale :
« Avec l’appui de notre tutelle et des autorités de l’État, nous allons mettre en place les outils d’un véritable redressement »