PRISONNIER

Chaque saison des pluies ramène son lot de souffrances sur l’axe routier reliant l’échangeur de l’ancienne RTG à l’ambassade du Liban. Depuis des années, cette portion du boulevard Triomphal est régulièrement submergée par les eaux de pluie et les rejets domestiques, transformant la voie en un véritable piège pour les automobilistes et les piétons. Malgré des travaux récemment attribués à une société bien connue du secteur BTP, le problème demeure inchangé. Ce qui soulève des interrogations légitimes sur la qualité des travaux réalisés.
À qui revient la responsabilité d’un tel échec ? L’entreprise adjudicataire a-t-elle réellement exécuté les travaux dans les règles de l’art ? À la lumière des résultats visibles, de nombreux citoyens en doutent. Le contraste entre les sommes investies et l’état actuel de la route laisse penser que les engagements contractuels n’ont pas été respectés. Plus grave encore, la société incriminée continue de bénéficier de marchés publics, malgré les critiques récurrentes.
Les habitants, eux, s’adaptent comme ils peuvent. Certains ont même construit sur des zones initialement destinées à l’écoulement des eaux. Ce qui aggrave la situation. Ces actes, quoique condamnables, traduisent également un manque de contrôle et de planification urbaine.
Face à cette situation, le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), aujourd'hui dissout, avait annoncé le 1er mars 2025 une vaste mission de contrôle des chantiers à travers le pays. L’objectif était de vérifier si les travaux engagés depuis le début de la transition respectent les normes exigées. Cette mission a-t-elle interrogé les responsables de l’entreprise concernée ? Aucune communication officielle ne l’a encore confirmé.
Alors que le Gabon s’apprête à tourner une nouvelle page de son histoire, il devient urgent de rompre avec les pratiques opaques et les connivences néfastes entre l’État et certains opérateurs. Le développement ne pourra se concrétiser que si chaque franc public investi génère des infrastructures durables, au service de tous. Fermer les yeux sur ces dysfonctionnements, c’est trahir l’espoir de tout un peuple.