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Après un premier rassemblement violemment empêché le 3 mai 2025, les partis politiques maliens annoncent une nouvelle mobilisation, ce vendredi 9 mai à 14 heures.

À Bamako, la tension monte d’un cran. Après un premier rassemblement violemment empêché le 3 mai 2025, les partis politiques maliens annoncent une nouvelle mobilisation, ce vendredi 9 mai à 14 heures, devant le monument de l’Indépendance. Cette fois, ce ne sera plus entre les murs d’une salle fermée, mais à ciel ouvert, sur une place emblématique de l’histoire de la lutte populaire au Mali. 


Réunis lundi 5 mai 2025, les chefs de partis ont décidé de maintenir la pression contre les autorités de transition. Ils dénoncent leur dissolution programmée et exigent la fin de la transition militaire ainsi que le retour à l’ordre constitutionnel. Malgré la répression subie quelques jours plus tôt, ils entendent hausser le ton.


« Nous montons d’un cran pour démontrer notre capacité de mobilisation »


confie un chef de parti très impliqué dans l’organisation. En coulisses, les tractations s’intensifient. Des contacts ont été noués avec des figures religieuses, traditionnelles et de la société civile pour élargir le front contestataire.


Cette offensive politique s'inscrit dans un climat de méfiance généralisée. Le 3 mai, les rassemblements à la Maison de la presse et au Palais de la culture avaient été violemment perturbés. Des individus identifiés comme proches des autorités de transition, dont un membre du Conseil national de transition et des chargés de mission gouvernementaux, ont semé le trouble. Des journalistes ont même été agressés, physiquement et verbalement, suscitant une vive réaction de la Maison de la presse. Des plaintes administratives et judiciaires sont en préparation.


Le rendez-vous du 9 mai constitue un double défi : pour le pouvoir militaire, mais aussi pour les partis d’opposition eux-mêmes.


« Ce défi adressé aux militaires est aussi un défi pour nous »


reconnaît un président de formation politique, soucieux de préserver l’unité du front démocratique et de mobiliser au-delà de ses rangs. L’ombre d’une interdiction plane sur cette nouvelle manifestation. Les organisateurs l’anticipent, et préparent déjà des plans alternatifs. 


« Ils sont fébriles, la peur a changé de camp »


affirme un ancien ministre, tout en précisant que les partis resteront « légalistes » : en cas d’interdiction officielle, le rassemblement sera annulé pour éviter tout affrontement.


Mais au-delà des menaces immédiates, les partis redoutent une dérive autoritaire plus profonde. Plusieurs sources évoquent la possibilité de nouvelles mesures visant à restreindre les libertés publiques, notamment la suspension des activités politiques, comme cela avait été le cas pendant trois mois en 2023. Pour l’heure, aucune annonce officielle n’a été faite. 


 

Par Pamphile EBO

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