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DÉFONCÉE

DÉFONCÉE
Dans le 5ème arrondissement de Libreville, l’axe Nyali-Deux- Écoles est devenu, au fil des années, le théâtre d’un calvaire quotidien pour ses riverains.


Dans le 5ème arrondissement de Libreville, l’axe Nyali-Deux- Écoles est devenu, au fil des années, le théâtre d’un calvaire quotidien pour ses riverains. Cette route, autrefois un modeste trait d’union entre deux établissements scolaires, est aujourd’hui en déliquescence.



Nids de poules béants, chaussée défoncée, inondations régulières et amas de déchets en bordure de route : les habitants, excédés, tirent la sonnette d’alarme. Le ras-le-bol est palpable et la colère gronde dans ce quartier oublié des politiques publiques.



« Normalement cette route est souvent inondée, si ce n’est pas inondé, c’est embourbé ; si ce n’est pas embourbé, il y a de longs barrages de poubelles tout au long de la route »


confie un riverain, usé par des années de navigation à vue sur cette voie devenue une véritable course d’obstacles.



Face à cette piètre prestation des autorités, deux jeunes frères, Gabonais de cœur et de sang, ont décidé de ne pas jeter l’éponge. Armés de pelles, de volonté et d’un courage exemplaire, ils se sont mis à reboucher les nids de poules, à stabiliser les zones les plus critiques, dans l’espoir de rendre la route praticable, ne serait-ce que temporairement.



« Ici on essaie un peu d'aider les chauffeurs parce que la route des Deux- Écoles est dans un mauvais état. Là où vous voyez la route, les trous étaient profonds. Les voitures n'arrivaient plus à circuler. Et donc depuis qu'on travaille, on essaie un peu de faire remonter le fond du trou. Vous voyez que les voitures essaient de circuler. Cela fait 2 ou 3 ans que la route là est dans cet état. Et c'est pas seulement là. Il y en a aussi devant, au carrefour Deux-Écoles »


explique l’un des deux jeunes, à la croisée des chemins entre la débrouillardise citoyenne et l’abandon institutionnel.


Leur action, bien qu’héroïque, ressemble à un coup d’épée dans l’eau si elle ne trouve pas un relais du côté des autorités. Car les grandes promesses de réhabilitation sont restées lettre morte, et la réalité du terrain rappelle chaque jour l’échec cuisant des politiques locales. Cette situation sape l’activité économique, sape le moral des habitants, et contribue à maintenir ce quartier en détresse.


Un riverain lance :


« Nous demandons juste à notre Président Brice Clotaire Oligui Nguema de pouvoir venir en aide à toute la population des Deux-Écoles et aussi de penser à l’emploi des jeunes comme nous, qui voulons juste nourrir nos familles »


Mais voilà, les appels sont trop souvent restés lettre morte. Aucun communiqué laconique, aucun plan d’action concret. Et pendant que les autorités semblent ne pas être sur la même longueur d’onde que les citoyens, ce quartier reste en détresse.



Les habitants de l’axe Nyali - Deux-Écoles attendent, observent, et, pour l’heure, résistent. Jusqu’à quand ?





Par Pamphile EBO

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