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PLUS DE SÉNATEURS

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Jean François Ngomo, ingénieur urbaniste aménageur à la mairie de Libreville et coordonnateur général de la cellule d’adressage, s’est exprimé sans langue de bois sur la question du découpage électoral

Invité de l’émission Direct Info, Jean François Ngomo, ingénieur urbaniste aménageur à la mairie de Libreville et coordonnateur général de la cellule d’adressage, s’est exprimé sans langue de bois sur la question du découpage électoral. Un sujet brûlant parmi les débats politiques dans le contexte de la Cinquième République au Gabon.


Interrogé sur les fondements ayant guidé le découpage des circonscriptions électorales dans le passé, Jean François Ngomo a rappelé une déclaration de l’ancien porte-parole du gouvernement, Alain Claude Bilie-By-Nze, sur Radio France Internationale (RFI) :


« Il ne s’agit pas de tenir compte ici de la démographie ou de l’étendue ; la base, c’est le département. Nous avons 43 ou 48 départements. C’est la raison pour laquelle certaines provinces qui ont plus de départements ont plus de sénateurs que d’autres»


À ses yeux, cette logique ancienne, qui semblait à l’époque


« la seule légitime pour asseoir des élus sans contestation »


mérite aujourd’hui d’être interrogée.


Jean François Ngomo estime que le découpage électoral est un enjeu essentiel pour la démocratie gabonaise.


« Il doit tenir compte de deux aspects fondamentaux : la répartition démographique et la configuration géographique »


a-t-il insisté. Il déplore qu'à l'international, le Gabon soit souvent pointé du doigt pour des soupçons de manipulation des circonscriptions :


« On parle de cantonnement des zones frondeuses d’un côté, et des zones favorables de l’autre, pour manipuler plus facilement les données électorales »


L’ingénieur urbaniste appelle à une refonte du découpage conforme aux réalités actuelles du pays, estimant que le système ancien est dépassé.


« Aujourd’hui, nous sommes à la Cinquième République. Malheureusement, la nouvelle Constitution fixe déjà à 143 le nombre de députés, auxquels s’ajoutent deux députés issus de la diaspora. Cela signifie que le calcul est déjà figé »


Pour Jean François Ngomo, le débat reste pourtant nécessaire :


« Le découpage électoral, bien pensé, garantit l’équité du processus électoral, assure une stabilité institutionnelle et contribue à la préservation de l’unité nationale »


Il regrette que le débat démocratique semble avoir peu de poids sur des orientations déjà entérinées dans la Constitution.


Jean François Ngomo plaide pour une approche plus inclusive et rigoureuse du découpage électoral, afin que celui-ci reflète fidèlement la diversité et les réalités du pays. 


« Si nous voulons que la démocratie naisse véritablement au Gabon, il fallait un découpage électoral qui tienne compte de la situation réelle du pays »


indique-t-il.





Par Pamphile EBO

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