A l’aube, le paisible quartier Mavundi à Tchibanga a fait l’objet ce 16 mai 2025, d’une opération coup de poing menée par les éléments de l’Office centrale de lutte antidrogue de la Nyanga. Aux environs de 6 heures, les forces de l’ordre ont mis la main sur Aboubacar Condé Morel, un jeune Gabonais de 20 ans, sans emploi, pris en flagrant délit de transport de stupéfiants.

Le suspect a été interpellé en possession d’un sac de riz dissimulant 10,5 kg de cannabis en vrac, ainsi qu’une autre substance retrouvée dans sa sacoche. Selon ses premiers aveux, la drogue proviendrait d’un dealer établi au village Voy, situé à seulement 3 kilomètres de Tchibanga. C’est sur sa moto, son unique moyen de locomotion, qu’il aurait transporté la marchandise.

Mis sous pression, le jeune homme s’est mis à table et a craché le morceau :

"Je ne choisis pas de faire ça par plaisir. C’est parce que je n’ai pas les moyens. Je voulais juste financer mon permis de conduire" 

En prononçant ces mots, Condé Morel a jeté un pavé dans la mare en dénonçant la lenteur administrative liée à la distribution des cartes NIP, indispensables pour l’obtention du permis.

"Si ces cartes étaient sorties, je n’aurais jamais vendu du cannabis"

a-t-il affirmé, visiblement accablé par le poids de ses choix.

Son discours, entre détresse sociale et ras-le-bol de la situation économique, a tiré la sonnette d’alarme sur le sort de nombreux jeunes livrés à eux-mêmes dans des quartiers défavorisés. Loin de se poser en héros, Condé Morel a essuyé un revers cuisant, mais n’a pas hésité à mettre en garde ses pairs :

"Mes frères, ne vendez pas le cannabis. Ce n’est pas un exemple à suivre"

Face à cette affaire qui s’est répandue comme une traînée de poudre dans la ville, les autorités n’ont pas lésiné sur les moyens pour rassurer la population. Le compte à rebours a commencé pour Aboubacar Condé Morel, qui devrait être placé sous mandat de dépôt dans les jours à venir.

Une enquête approfondie est en cours pour identifier les ramifications du réseau. En attendant, la piètre qualité de la vie de certains jeunes continue de les pousser à la dérive.

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