FLAMBÉE DES COURS
Les prix du pétrole se sont envolés vendredi 13 juin 2025 sur les marchés asiatiques, après l’annonce de frappes aériennes menées par Israël contre des sites iraniens. La crainte de perturbations majeures sur l’approvisionnement mondial d’or noir agite les marchés.
À la suite de l’annonce d’attaques israéliennes ciblant des installations militaires et nucléaires en Iran, l’un des dix plus grands producteurs de pétrole au monde, les marchés pétroliers ont connu une flambée spectaculaire. Vers 02h40 GMT, le baril de WTI (West Texas Intermediate) grimpait de 12,02 % pour atteindre 76,22 dollars, tandis que le Brent de la mer du Nord bondissait de 11,68 %, à 77,46 dollars.
L’armée israélienne a confirmé avoir mené la « première phase » de son opération, alimentant des craintes de nouvelles escalades régionales. Cette brusque montée des tensions réveille le spectre d’un choc énergétique mondial.
Une prime de risque géopolitique en forte hausse
« La réévaluation des primes de risque géopolitique ne fait que commencer »
analyse Stephen Innes, stratégiste chez SPI Asset Management.
« Si l’Iran opte pour la retenue, les marchés pourraient retrouver un certain calme. Mais en cas de riposte marquée, les scénarios économiques pour le reste de l’année pourraient être radicalement redessinés »
Le détroit d’Ormuz, point névralgique
Les inquiétudes se concentrent désormais sur le détroit d’Ormuz, passage stratégique par lequel transite environ 20 % du pétrole mondial. Une fermeture de ce corridor maritime par l’Iran constituerait, selon Arne Lohmann Rasmussen (Global Risk Management), « le cauchemar absolu » pour les marchés énergétiques mondiaux. Déjà mercredi, l’agence britannique UKMTO alertait sur des risques accrus dans la région du golfe Persique, du golfe d’Oman, et autour du détroit d’Ormuz.
Tensions latentes et repli vers l’or
Cette flambée des prix intervient dans un contexte déjà tendu : les négociations entre Téhéran et Washington sur le programme nucléaire iranien restent incertaines, et les États-Unis ont récemment réduit les effectifs de leur ambassade en Irak pour raisons de sécurité.
« Nous sommes de retour dans un environnement d’incertitude géopolitique accrue »
estime Warren Patterson, analyste chez ING.
« Le marché pétrolier se voit contraint d’intégrer une prime de risque plus élevée pour toute perturbation potentielle de l’offre »