GABON / DRÉPANOCYTOSE : UNE PRISE EN CHARGE ENCORE APPROXIMATIVE

4e priorité de santé publique de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dans le monde, après le cancer, le sida et le paludisme, la drépanocytose touche plus de 5 millions de personnes et plus de 150 millions en comptant les porteurs, particulièrement sur le continent africain.
Au Gabon, malgré l’existence d’un programme national de lutte contre la drépanocytose, et le dénombrement de 25% de porteurs du trait drépanocytaire, soit 1 Gabonais sur 4, la prise en charge reste inégale et insuffisante. Les patients font recours à des initiatives individuelles et des moyens limités.
Un énième cri d’alarme
La commémoration de la journée mondiale de lutte contre la drépanocytose, ce 19 juin, est donc l’occasion pour les praticiens de lancer un énième cri d’alarme à l’endroit des autoritsé, afin que que la drépanocytose soit classée comme priorité de santé publique au Gabon.
« Les patients drépanocytaires continuent à souffrir dans les structures. Les structures spécialisées comme les nôtres devraient pouvoir avoir un soutien de nos autorités pour nous aider à prendre en charge de ces patients », a confié Aline Ondo Matsa, spécialisée dans la prise en charge personnes atteintes de drépanocytose.
Connaître son électrophorèse
Si la drépanocytose n’est pas évitable, lorsqu’elle est présente dans le gène, le risque de transmission aux générations futures peut être minimisé grâce à un dépistage rapide. Là encore, le coût du diagnostic prénatal reste innaccessible à la majorité des couples. Et dans la plupart des cas, les deux parents porteurs du gène, ignorent leurs statuts.
« En tant que parent ou en tant que futur parent, on devrait connaître notre électrophorèse pour éviter de se retrouver dans des situations où on est obligé de se retrouver avec un enfant drépanocytaire », a conseillé la spécialiste.
La drépanocytose se caractérise par une anémie chronique, des crises douleureuses et une vulnérabilité accrue aux infections le jaunissement des yeux. Affectant les globules rouges et leur capacité à transporter l’oxygène, elle cause des douleurs articulaires, comparables à celle d’une femme enceinte, parfois avec des sensations de mort imminente chez certains patients. Des symptômes d’alerte encore négligés.