15 000 MILLIARDS DE FRANCS CFA

Nommé ministre des Mines le 17 janvier 2024, Gilles Nembé s’est exprimé sur Gabon 1ère pour revenir sur son parcours et présenter les projets prioritaires de son département. Fort d’une expérience solide dans le secteur privé, notamment dans l’exploitation et la transformation des ressources minières, il entend jouer un rôle clé dans la nouvelle politique minière du pays.
« Gilles Nembé, vous arrivez au gouvernement avec une forte expérience accumulée dans le secteur privé, notamment dans le domaine des mines, du cuivre, de l'or et du zinc »
a rappelé le journaliste en introduction. En effet, de 1995 à 1997, Gilles Nembé a exercé à la Comilog comme chef de gestion et de gisement.
« Et vous affûtez vos armes à Comilog où vous exercez en qualité de chef de gestion et de gisement de 1995 à 1997 »
a-t-il précisé.
Après cette première expérience professionnelle, il quitte le pays pour poursuivre ses études à HEC Paris, où il obtient un diplôme en 1999. Il revient au Gabon en août 2019 pour être nommé directeur de la transformation chez Eramet Comilog.
Aujourd’hui à la tête du ministère des Mines, Gilles Nembé fait face à d’importants défis. Parmi eux : la gestion d’une enveloppe de 1 600 milliards de francs CFA obtenue à Abuja, représentant près de la moitié du budget national.
« 1600 milliards décrochés à Abuja, c'est quasiment la moitié du budget du Gabon, de l'État gabonais »
souligne-t-il. Interrogé sur les projets concernés par cette somme, le ministre précise :
« Je pense que nous devons revenir déjà à l'annonce qu'a faite le président de la République, le chef de l'État, le chef du gouvernement »
Ces projets, selon lui, s'inscrivent dans les priorités définies par le chef de l’État dans son discours du 31 décembre 2024.
« Lors de son discours à la nation, le 31 décembre 2024, le président nous a joignés à nous focaliser comme pays sur trois grands projets phares. Le premier était le port en eau profonde de Mayumba. Le deuxième, la centrale hydroélectrique de Boué. Et le troisième, le chemin de fer selon le trançon Belinga-Boué-Mayumba »
« Ce que nous voyons aujourd'hui est la concrétisation des efforts du chef de l'État depuis plus de un an, un an et demi quant à la réalisation de ces projets. Donc Abuja va en droite ligne dans cette volonté du chef de l'État de mettre en exploitation nos grands gisements de fer, donc celui de Belinga au nord-est du Gabon et celui de Baniaka au sud-est du Gabon »
a-t-il détaillé.
Concernant la répartition des fonds, Gilles Nembé appelle à voir au-delà de cette enveloppe initiale :
« Nous devons déjà partir du principe que 1 600 milliards, c'est juste un début. Il nous faut dans les 15 000 milliards de francs CFA pour avoir l'ensemble de nos projets en exécution »
Selon lui, ces 15 000 milliards serviront aussi bien aux infrastructures qu'à la transformation des ressources.
« Et dans les 15 000 milliards, il y aura bien entendu cette voie d'infrastructure. Il y aura également l'accompagnement de certains opérateurs dans la transformation du manganèse et au-delà dans la transformation de nos ressources minières »
Dans cette vision de souveraineté économique, le ministre a exposé l’enjeu principal :
« En sachant que le Gabon, pays souverain, a décidé de ne plus envoyer de minerais bruts. Nous devons transformer dorénavant nos minerais en local »