UN PROJET DÉJÀ BIEN AMORCÉ

Le ministre des Mines du Gabon, Gilles Nembé, s’est exprimé ce 2 juillet 2025 sur Gabon 1ère à propos du vaste projet d’infrastructure reliant Belinga à Mayumba. Ce projet, destiné à désenclaver les zones minières du nord-est du pays et à faciliter l’exportation du minerai de fer, entre dans une nouvelle phase. Mais pour le ministre, il ne s’agit nullement d’un démarrage soudain.
Un projet déjà bien amorcé
« Il faut déjà comprendre que nous n'avons pas commencé aujourd'hui. Cela, il faut déjà que nous entendions tous, nous n'avons pas commencé aujourd'hui »
a insisté Gilles Nembé, précisant que les discussions autour du projet avaient démarré dès février-avril 2024.
« En février-avril de l'année dernière, nous étions avec le chef de l'État au FOCAC, en Chine. Et nous discutions déjà de ce projet»
Depuis, plusieurs équipes techniques ont œuvré discrètement, préparant le terrain pour le développement du projet.
« Sur l'année 2024, nous avons plusieurs équipes d'experts qui sont venus au Gabon, qui ont fait des reconnaissances hélicoptères, qui ont été sur le terrain, qui ont remonté des informations par rapport à ce projet. Ce qui apparaît aujourd'hui n'est que le prolongement d'un ensemble d'actions qui avait cours, mais sur lesquelles il n'y avait pas eu de communication extensive »
Des partenaires internationaux déjà impliqués
Le ministre a confirmé l’implication active d’Afreximbank, le principal partenaire financier, ainsi que d’autres opérateurs.
« Maintenant, sur ces éléments, les équipes de l’Afreximbank, qui est notre partenaire principal, et de plusieurs autres opérateurs sont sur le terrain. On va aller sur le terrain, on va regarder les différents paramètres, les différentes études à faire, et voir comment ensuite l'ensemble de l'industrie a mené ce projet à fruition »
À ce jour, les reconnaissances se poursuivent, notamment grâce aux technologies LIDAR embarquées à bord d’hélicoptères.
« Alors que nous parlons, nous appelons ça des études LIDAR (Light Detection and Ranging). Il y a des hélicoptères qui, en ce moment, font le trajet entre Bellinga et Boué, pour faire la reconnaissance du tracé de chemin de fer. J'ai sur mon bureau quatre à cinq itinéraires déjà de chemin de fer »
Une vision à long terme
Le projet ne se limite pas à la voie ferrée. Il inclut également un port en eau profonde à Mayumba et des infrastructures énergétiques.
« De la même façon, nous avons des équipes qui sont sur le site de Mayumba depuis plusieurs mois, pour identifier la meilleure situation possible pour le port en eau profonde. Et je dirais la même chose également du côté de la centrale hydroélectrique, il y a d'autres sites qui ont été identifiés »
Selon le ministre, cette avancée illustre l’engagement à long terme des autorités :
« Donc nous, peuple gabonais, découvrons ça aujourd'hui, mais le dirigeant, le chef de l'État, pour ne citer déjà que lui, est sur ce projet depuis deux ans. Il y a beaucoup d'efforts, beaucoup d'énergie qui ont été mises en place pour justement que l'on soit capable d'arriver à ce stade »
La patience face à l’ampleur financière
Gilles Nembé a aussi évoqué le processus financier, soulignant que les montants engagés exigent du temps et de la confiance mutuelle.
« Donc, si vous regardez dans vos archives, j'ai reçu l'adhésion générale d'Afreximbank, il y a un an, ici. Un an déjà. Mais quand on parle de 1600 milliards, ça ne se signe pas en une journée, ça ne se signe pas en une semaine. Ça prend du temps »
« Ce sont des montants, tels que vous l'avez justement souligné, qui sont très importants. Donc ça nécessite du temps, qu'ils apprennent à nous faire confiance, qu'on leur montre par nos actions, par nos processus, que nous sommes effectivement des gens avec qui ils veulent s'entendre sur la durée »
a-t-il poursuivi. Et de conclure :
« Parce qu'une fois de plus, ce ne sont pas des choses que l'on va créer et qui vont disparaître dans un an, deux ans. Quand on parle d'un chemin de fer, notre horizon est de 30 ans à 100 ans. Donc, il faut être capable de faire confiance aux gens pour être capable de mettre des montants aussi élevés »