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ENTRE ÉLÉPHANTS ET VILLAGEOIS

ENTRE ÉLÉPHANTS ET VILLAGEOIS
Dans les provinces du Woleu-Ntem et de l’Ogooué-Ivindo, les communautés villageoises ont été au cœur d’une importante campagne de sensibilisation sur la problématique du conflit homme-faune.

Dans les provinces du Woleu-Ntem et de l’Ogooué-Ivindo, les communautés villageoises ont été au cœur d’une importante campagne de sensibilisation sur la problématique du conflit homme-faune, en particulier les interactions souvent dangereuses avec les éléphants.


Cette initiative s’inscrit dans le cadre du projet Biodiverse Landscape Fund (BLF), financé par UK International Development, en collaboration avec les ONG Conservation Justice, SCOOPS-ELABE et Space for Giants. Le projet NaturAfrica TRIDOM, soutenu par l’Union européenne, a également apporté un appui logistique.


 


Cartographier pour mieux protéger


Du 11 mai au 22 juin 2025, une mission a permis de localiser les zones les plus exposées aux conflits, dans le paysage écologique transfrontalier TRIDOM (Tri-national Dja-Odzala-Minkébé). Les zones autour des parcs nationaux de Minkébé, Mwagna et Ivindo ont été identifiées comme les plus vulnérables.


En parallèle, des actions de sensibilisation ont été menées pour mieux outiller les communautés face aux dangers.


 


« Ces zones sont caractérisées par une forte proximité entre les aires protégées et les champs agricoles, une méconnaissance du comportement animal et un manque de moyens de prévention »


explique le Dr Steeve Ngama, Directeur scientifique à SCOOPS-ELABE.


 


Des solutions concrètes proposées


Les ateliers organisés les 18 juin à Oyem et 20 juin à Makokou ont permis de présenter des recommandations pratiques : Installation de clôtures électriques mobiles pour éloigner les éléphants ; Brigades locales de prévention mises en place par arrêté ministériel ; Plans d’aménagement du territoire plus cohérents ; Renforcement de la surveillance des zones à conflit ; Formation des populations aux bons comportements à adopter en cas de rencontre avec un animal sauvage.


« Il s’agit de déployer des outils simples mais efficaces pour limiter les pertes humaines et agricoles. Ces clôtures, par exemple, ont prouvé leur efficacité »


 souligne Hans Ekorezock Ndong, chargé des programmes à Space for Giants Gabon.


 


Un enjeu national


Selon les chiffres officiels, plus de 13 000 personnes ont été touchées entre 2016 et 2023, avec de nombreuses pertes humaines. En réaction, plus de 100 éléphants ont été tués, souvent en légitime défense. Toutes les régions du Gabon sont concernées, sauf Libreville. Face à l’urgence, une Stratégie nationale de gestion du conflit homme-faune (SNGCHF) a été finalisée en novembre 2024. Il ne reste plus qu’à l’adopter officiellement.


 


Un appel à l’action collective


Les autorités locales, notamment les préfets du Woleu-Ntem et de l’Ogooué-Ivindo, ont salué cette dynamique et encouragent les populations à mettre en pratique les solutions proposées.


Ce projet montre que l’avenir de la conservation passe aussi par l’implication des communautés. À l’heure où la pression sur les ressources naturelles s’intensifie, il devient urgent de construire une coexistence durable entre les hommes et la faune sauvage.

Par Pamphile EBO

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