tvplusafrique

Economie

VERS UNE PRODUCTION NATIONALE DE 3000 TONNES DE CACAO

VERS UNE PRODUCTION NATIONALE DE 3000 TONNES DE CACAO
Le Gabon souhaite booster sa productivité cacaoyère en visant une production de 3000 tonnes, ce qui favoriserait des recettes d'exportations supplémentaires mais également de l'emploi dans des zones où l'exode rural sévit.

3000 tonnes de cacao, c'est l'objectif que le Gabon se fixe à l'horizon 2025 dans l'optique d'améliorer sa production cacaoyère laissée pour compte depuis plusieurs années. Une initiative qui s'inscrit dans le cadre du Plan d'Accélération de la Transformation (PAT) du Gabon. La production nationale de cacao qui était de 250 tonnes en 2022 va passer 3 000 tonnes à l’horizon 2025, soit 12 fois la quantité actuelle. L'idée est de planter du cacao sur plus de 1000 hectares d'ici 2025. Pour mener à bien cet objectif, la Direction Générale des Caisses de Stabilisation et de péréquation du Gabon (Castaib) avait amorcé un projet qui avait permis la création de 409 hectares de cacaoyers. Cet objectif de production ne représente que la moitié de ce qui fut la production du pays il y a une cinquantaine d'années. Cet aspect du PAT pourra permettre au Gabon de réintégrer la sphère des gros producteurs africains de cacao.

 

Un pari ambitieux et aux multiples défis

La cacao culture gabonaise n’a cessé de décliner au cours des cinq dernières décennies. D’un niveau de plus de 6 000 tonnes en 1970, la production est tombée à 53 tonnes en 2015. La production gabonaise de cacao s’est depuis stabilisée autour de 100 tonnes par an avant d'essayer de remonter à 250 tonnes en 2022.  Ce qui représente une infime partie dans le cadre de la production cacaoyère mondiale qui s'élève à 5,024 millions de tonnes estimées entre 2020 et 2021. La production de cacao gabonaise est quasiment absente du marché continental qui pour sa part est dominé par les géants ivoiriens et ghanéens qui brassent plus de 60 % des volumes comptabilisés.

Le ministère gabonais de l’Agriculture a établi des statistiques sur la relance de cette production. Selon ce dernier, le cacao fait vivre environ 3 000 cultivateurs gabonais. Entre 1970 et 2015, la production nationale de cacao a fortement été fragilisée par la fluctuation des cours mondiaux et le manque de soutien des gouvernements successifs. Pour expliquer ces difficultés structurelles, les équipes de la Banque africaine de développement (BAD), dans un rapport d’évaluation des performances du secteur, indiquent que cette forte diminution de la production cacaoyère est due à la fois à des facteurs démographiques qui se caractérisent par un vieillissement de la population et l'exode rural, au vieillissement des cacaoyers, au manque d’infrastructures et à des prix aux producteurs insuffisants et donc désincitatifs. Tout ceci laisse entrevoir les défis qui se cachent derrière cette relance de la production cacaoyère gabonaise.

Une relance qui pourrait bien créer de nombreux emplois tout en réduisant l'exode rurale.

Par ONGADZA Féline

Top Articles