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UN GROS POSTÉRIEUR À TOUT PRIX!

UN GROS POSTÉRIEUR À TOUT PRIX!
Un postérieur « bombé » coûte que coûte pour plaire aux hommes, mais quelle peuvent-être les conséquences de ces produits utilisés sans l’avis d’un médecin?

Canon de beauté africain, synonyme de richesse ou de bonne santé, les formes rebondies sont depuis longtemps très prisées au sud du Sahara. Mais c’est au début des années 2000 que les femmes ont commencé à ingurgiter toutes sortes de substances pour faire gonfler rapidement leurs fesses, leurs seins ou leurs hanches, et le phénomène a désormais gagné internet. Sur les blogs, les forums de discussions et les réseaux sociaux, les pages consacrées à ces « recettes miracle » ne se comptent plus. On y discute des mérites des vitamines, des antidépresseurs, des corticoïdes, du sirop contre l’asthme et même des hormones de croissance pour animaux… Des produits que l’on se procure facilement en pharmacie ou sur les marchés, et en grande quantité.

 

POTELÉES ET DOUCES

 

 À Libreville, le phénomène est à la mode, les jeunes filles cherchent tous les produits qui peuvent  favoriser le développement des muscles fessiers, combinés à une rétention d’eau dans les tissus. Mais les effets secondaires sont nombreux : hypertension, maux de tête, saignements de nez, acné… ». Malheureusement, les pouvoirs publics brillent par un silence terrible à ce sujet et une absence de campagne d’information.Les vendeurs, eux, s’improvisent pharmaciens. « Je te conseille de choisir entre crème et suppositoires. Tu ne peux pas utiliser les deux en même temps », peut-on entendre au marché de Mont-Bouet. 

Le traitement complet est parfois  livré à domicile  pour des « modiques » somme d’argent, dont la moitié est souvent réglée à la commande. En véritable expertes , certaine commerçantes  affirment qu’« après l’application de la crème il faut frotter avec l’huile ». Les fesses deviendraient ensuite « bombées et bien molles ». Elles-mêmes disent avoir utilisé ses produits et gagné trois tailles de pantalon. Mais pour la composition des crèmes, il faudra repasser : pas de notice ni de posologie, mais une simple étiquette qui signale la présence de beurre de karité, de salive d’escargot, de racines de fromager et autres plantes.

 

LE BOUILLON DE "CUBE MAGGI".

 

Et puis il y a le fameux bouillon cube Maggi, ingrédient quasi incontournable de la gastronomie africaine, sur lequel nombre de femmes croient pouvoir compter pour grossir : introduit par voie anale, il permettrait une accumulation de graisse au niveau des fesses… Une aberration pour certains pharmaciens, qui dénoncent l’« absence de preuve scientifique » et s’inquiètent des conséquences sur la santé des utilisatrices. « Du fait de sa forte teneur en sel, le bouillon cube peut être corrosif pour les muqueuses et entraîner des infections. Les complications peuvent mettre en jeu la vie de ces femmes ! » Chez Nestlé, le numéro 1 mondial de l’alimentaire, qui fabrique le cube Maggi, on s’étonne des pouvoirs attribués au produit et on affirme que tout cela est « trompeur » et « dénué de tout fondement ».

Carla Betty, 33 ans, habitant le quartier Akébé 2, reconnaît avoir utilisé des pommades et des cachets pendant près de six mois suite aux conseils d’une camarade. Elle voulait « de grosses fesses », parce qu’ici ça marche « c’est un signe de beauté ». En tout, elle en a eu pour 60 000 F CFA . Et est-ce que ça a marché ? « Non, pas vraiment. »

Par LINA WM

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