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"JE SUIS AFRICAIN ET FIÈR DE L'ÊTRE" AFFIRME ET CONFIRME LE PRÉSIDENT TUNISIEN

"JE SUIS AFRICAIN ET FIÈR DE L'ÊTRE" AFFIRME ET CONFIRME LE PRÉSIDENT TUNISIEN
Deux semaines après son discours dénonçant l'arrivée de « hordes de migrants » subsahariens clandestins en Tunisie, le président Kaïs Saïed a reçu Umaro Sissoco Embalo, le chef d'État bissau-guinéen et président de la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cédéao).

Le chef d'État tunisien Kaïs Saïed a d'abord démenti tout propos raciste. Selon lui, son message avait pour seul objectif de faire appliquer la loi concernant les étrangers en situation irrégulière dans le pays.

« Je suis contre la traite des êtres humains, des africains particulièrement, soit en Tunisie, soit ailleurs. Mais cette situation ne peut pas être interprétée par les langues malveillantes de racisme. De quoi ils parlent ? Ils divaguent ! »

Kaïs Saïed a reçu le soutien d'Umaro Sissoco Embalo. Le président en exercice de la Cédéao a justifié sa venue à Tunis par la présence des ressortissants des pays de l’Afrique au sud du Sahara. Et pour lui, les propos de son homologue ont été mal interprétés :

« Je pense que même les Tunisiens vont comprendre que ses propos qui ont été détournés, ce n'est pas l'esprit, ce n'est pas la logique. Je ne pourrai pas croire que vous, président tunisien, pays de Bourguiba, peut être xénophobe ou raciste. Vous-même, vous êtes Africain… » 

Ce à quoi Kaïs Saïed a enchaîné : « Je suis Africain et je suis fière de l'être. »

Le président bissau-guinéen ajoute enfin qu'il expliquera à ses pairs ouest-africains qu'il s'agit là « d'incompréhensions » : cela alors que la Guinée, la Côte d'Ivoire ou encore le Mali rapatrient des centaines de ressortissants exposés depuis deux semaines à une vague de violences.

« En tant que président de la CEDEAO, je rendis visite au Président Kais Saied pour m'enquérir de la situation des africains subsahariens en Tunisie. Evoquant la déformation de ses propos, il assura de croire aux valeurs africaines d'union, d'accueil et de respect et les préserver. »

Des propos fortement critiqués

À l'origine des violences signalées dans le pays, des propos du président Kais Saied qualifiés de "racistes et haineux" par les ONG. Ce dernier avait affirmé, le 21 février, que la présence en Tunisie de "hordes" d'immigrés clandestins provenant d'Afrique subsaharienne était source de "violence et de crimes" et relevait d'une "entreprise criminelle" visant à "changer la composition démographique" du pays.

Ces propos ont suscité un tollé dans le pays, où les ressortissants d'Afrique subsaharienne font état, depuis lors, d'une recrudescence des agressions les visant, au point de les faire se précipiter dans les ambassades pour être rapatriées. "Les Tunisiens ne nous aiment pas, donc on est obligés de partir, mais les Tunisiens qui sont chez nous doivent partir aussi", a dit à  Bagreso,jeune Guinéen vivant en Tunisie, avant de grimper dans un bus affrété par l'ambassade pour l'aéroport. "La situation est critique ici, je rentre parce que je ne suis pas en sécurité", a également témoigné Abdrahmen Dombia, qui a interrompu ses études de Master en pleine année universitaire. Le président des étudiants ivoiriens en Tunisie avait récemment été assassiné après une tentative de vol alors qu’il rentrait chez lui, mortellement poignardé à deux reprises.

La Guinée, la Côte d'ivoire ont déjà rappelé  beaucoup de leurs ressortissants. D'autres pays de l'Afrique sub-saharienne comptent leur emboiter le pas dans les prochains jours.

Par LINA WM

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