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FANER: SES RESSOURCES FINANCIÈRES SONT DÉTOURNÉES AU TRÉSOR PUBLIC

FANER: SES RESSOURCES FINANCIÈRES SONT DÉTOURNÉES AU TRÉSOR PUBLIC
La soutenabilité d’un programme d’entretien routier repose essentiellement sur la mobilisation des ressources financières.

C’est dans ce cadre que les plus hautes autorités du pays ont mis en place le Fond autonome national d'entretien routier (FANER). Et ce FANER existe depuis mars 2021. Malheureusement, ce FANER ne fonctionne pas pour entretenir le réseau national qui est en piteux état puisque les fonds qui doivent lui revenir sont systématiquement détournés au Trésor Public.

Patrice Mezui, directeur général du Fond autonome national d'entretien routier (FANER), a déclaré que le FANER C’est le ministère de tutelle qui élabore le programme du FANER et le soumet et le conseil d’administration le valide. Au titre de l’année 2023, il y a eu un budget de 49 milliards FCFA qui avaient été voté par le conseil d’administration et malheureusement faute de ressources nous n’avons pu mobiliser que 6 milliards FCFA. « Vous comprenez aisément qu’il n’est pas aussi possible de pouvoir déployer un programme de ce genre dans  ces conditions faute de ressources. Le FANER n’a d'existence qu’à travers ses ressources», a déclaré Patrice Mezui. Ce sont les marketeurs qui collectent la ressource pour le compte de l'Etat. 90 % des fonds de la Redevance d’usure de la route (RUR) sont affectés au FANER et 10 % à la Direction générale des hydrocarbures. Lorsque l’automobiliste achète un litre d’essence à la pompe, 53 FCFA sont prélevés au bénéfice de la RUR. Pour ce qui concerne le gasoil, c'est 47 FCFA qui sont prélevés et 24 FCFA pour le pétrole lampant. Et à la pompe les marketeurs qui collectent ces ressources financières ont l’obligation de les reverser au Trésor Public. Et partant du Trésor Public ces ressources sont reversées officiellement dans un Compte spécial, le Compte d’affectation spécial qui est dédié à la Redevance d’usure de la route (RUR). « Mais ces ressources financières auraient dû être automatiquement reversées au FANER. Mais c’est ce qui ne se fait pas aujourd’hui automatiquement », a déclaré Patrice Mezui, sur les antennes de Gabon Télévision.

 

Les versements au FANER auraient dû se faire par mois mais ils se font épisodiquement en coupes réglées. Selon le directeur général du FANER, le montant de la RUR est connu. Ces trois dernières années, le montant de la RUR a beaucoup augmenté. Chiffré à 29,9 milliards FCFA en 2020, à 33 milliards FCFA en 2021, à 36 milliards FCFA en 2022 et à la fin du mois d’octobre 2023, la RUR a déjà atteint le montant de 31 milliards FCFA. 

Patrice Mezui regrette les détournements systématiques des fonds destinés au FANER au Trésor Public. Et c’est le réseau routier national qui en pâtit. « C’est là le maillon faible du système, c’est que lorsque les fonds arrivent au Trésor Public, ils tombent dans le pot commun parce que c’est le compte unique de l'Etat. Malheureusement ces ressources financières ne sont pas déposées immédiatement sur notre compte qui est ouvert à la Caisse de dépôt et de consignation (CDC)».

 

Les détournements des fonds du FANER sont colossaux 

 

Le ministre des Travaux Publics, Flavien Nzengui Nzoundou, a insisté sur les ponctions opérées sur les fonds du FANER. « Et lorsque la RUR est versée, l’argent ne va pas au FANER, l’argent va d’abord quelque part. Et du coup la conséquence, c’est ce qu’on vit sur notre réseau routier. Le quelque part, c’est le Trésor Public, qui dispose de cet argent. Nous avons 30 ou 40 milliards de FCFA, on se permet de mettre en gage 20 milliards de FCFA qui étaient destinés exclusivement au FANER pour les injecter ailleurs ». 

Au regard de ce qui précède, le CTRI est appelé à prendre l’épineux problème du financement du FANER à bras-le-corps pour ne pas se retrouver à la case départ

 

Par Pamphile EBO

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