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LA JOURNÉE INTERNATIONALE DE LA VEUVE OUBLIÉE PAR LE GABON

LA JOURNÉE INTERNATIONALE DE LA VEUVE OUBLIÉE PAR LE GABON
Le 23 juin de chaque année est célébrée chaque la Journée internationale des veuves, en abrégé (JIV). Au Gabon, il semblerait que cette célébration n'a retenu l'attention de personne. C'est une insensibilité grave quand on sait ce qu'endure la femme lorsque celle-ci perd son époux. 

C'est à travers le décret  A/RES/65/189 du 21 décembre 2010 que  l’Assemblée Générale des Nations Unies décrète que  le 23 juin de chaque année sera célébrée la  « Journée internationale des veuves ». Cette célébration est l'occasion de sensibiliser, d'éduquer et d'informer les femmes sur les droits qui sont les leurs en matière de défense en cas de perte d'époux. Le fait que cette célébration soit passée sous silence en terre gabonaise est invraisemblable pour ce pays qui a souvent mis un accent particulier sur la protection des veuves et des orphelins. Des être souvent victimes de spoliation quand le mari quitte le monde des vivants.

La veuve souvent exclue socialement

En Afrique, la veuve est confrontée à plusieurs défis socio-économiques qui affectent son quotidien. Selon une déclaration d’ONU Femmes[1] publiée en 2017, il y a au moins 258 millions de veuves dans le monde, et bien qu’on manque de données, au moins 115 millions d’entre elles vivent dans une pauvreté extrême[2]. Au Gabon devant plusieurs cas de spoliations,  la Direction Générale de la Protection de la veuve et l’orphelin (DGPVO) avait été mise en place en décembre 2008 afin d’accompagner les veuves sur les plans psychologique, social, administratif et juridique. Mais fort est de constater que malgré la création de ce service, les cas de spoliation continuent d'exister. En Afrique, les veuves sont parfois confrontées à des préjugés en rapport avec la coutume. Plusieurs facteurs dont la tradition, les normes sociales et les systèmes juridiques font payer un lourd tribut à la veuve. Ces femmes se retrouvent délaissées, dépourvues de leurs droits, ce qui les rend vulnérables et prêtes à tout pour pallier aux difficultés auxquelles elles font face. Cela arrive souvent lorsque la prise en charge de leurs familles est absente. Des difficultés qui passent par la scolarisation des enfants, la satisfaction de leur alimentation et de leurs besoins sanitaires. Certaines femmes pour se prendre en charge après le décès de leurs maris et du fait d'être désormais seule sans rien se livrent le plus tôt que possible à d'autres hommes qui proposent de les épauler.

Les cas de l'Afrique de l'Ouest sont encore plus tristes car, pour la majorité, ces veuves sont de jeunes filles mariées de force à des vieillards. Elles se retrouvent du fait de leur jeune âge à passer plusieurs années de veuvage. Ce qui les plonge encore plus dans les discriminations culturelles. Des agissements qui doivent inciter les gouvernements à réagir fortement et à condamner fermement les instigateurs. 

Ce que dit la loi

En ce qui concerne le Gabon, selon la loi n°2/2015 du 25 juin 2015, modifiant et abrogeant certaines dispositions de la loi n°19/89 du 30 décembre 1989, portant adoption de la deuxième partie du Code civil, il est désormais interdit d’expulser du domicile conjugal le conjoint survivant, les orphelins ou d’exercer des actes de violence et de spoliation vis-à-vis de ces derniers.

 

Par Jeromiale ANGUE

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