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IMPOSSIBLE DE PROUVER QU'UNE FAMILLE GABONAISE REÇOIT 18% DES RECETTES DU PÉTROLE

IMPOSSIBLE DE PROUVER QU'UNE FAMILLE GABONAISE  REÇOIT 18% DES RECETTES DU PÉTROLE
Interrogé sur la question des 18 % des recettes du pétrole gabonais qui appartiendraient à une famille gabonaise, le ministre gabonais du Pétrole et du gaz, Marcel Abéké, a expliqué que dans son entendement, il est impossible de prouver l'existence de cet état de fait, ni dans la loi des finances ni dans une entreprise cotée en bourse comme Total Energie.

La question des 18% des recettes pétrolières du Gabon attribuées à la famille Bongo évoquée dans un reportage de France 2  fait couler beaucoup d’encre et de salive. Tous les Gabonais ont souvent fait de ces 18% un sujet de discussion. Chacun y est allé de sa petite idée. Occasion pour Marcel Abéké d'apporter des éclaircissements au cours de l'émission Les Grands Dossiers de Gabon 1ère. La question qui se pose sur les 18% peut être examinée sous deux angles. Le premier angle, c'est 18% des recettes pétrolières de l'État ou bien 18% de la société Total Gabon offerts à une famille quelconque comme la famille Bongo. Les 18% du reportage de France 2 apparaissent sur un organigramme de l'actionnariat de Total Gabon ou d’Elf Gabon à l'époque, mais cela n'a rien à voir avec la totalité des recettes du Gabon, précise le ministre du pétrole. 

Les recettes du Gabon sont constituées par l'ensemble des recettes de tous les opérateurs pétroliers du Gabon, explique Marcel Abéké. S'il s'agit des opérateurs de l'ensemble des recettes du Gabon, je crois que là, ce n'est pas une réalité dans la mesure où les recettes du Gabon aujourd'hui telles qu'elles apparaissent aussi bien dans nos comptes que dans les comptes du ministère de l'économie sont plutôt voisins de 1200 milliards de francs CFA. A aucun moment, dans le budget de l'État, on a vu quelque part défalqué 18% au profit d'une famille quelconque, Bongo soit elle. 

Il n’est le seul à estimer que les 18% relèvent de l’imagination débordante des Gabonais pour essayer de justifier le paradoxe qui existe entre les recettes du pétrole et l’insuffisance des infrastructures de base, des routes, des hôpitaux et des écoles. 

La présidente de l'Union des pétroliers du Gabon (UPEGA), est du même avis. Pour Jacqueline Bignoumba, le diagramme qui a été présenté au cours du reportage de France 2, parle de 18% dans le capital de la société Elf Gabon. Elf Gabon est une société cotée en bourse. Aujourd'hui, il s’agit de Total Énergie.

“ Mais dans la structure de Total Énergie, ces 18% je ne sais pas où les situer “. Avec la transparence qui est de mise, chaque gabonais a la possibilité de vérifier l’information sur Internet. “Total Énergie Gabon est coté à la bourse de Paris donc je pense que c'est un peu une vue de l'esprit”, a ajouté Jacqueline Bignoumba. Ces 18% figureraient forcément dans la distribution de la cotation en bourse ''.

Marcel Abéké a estimé que si les 18% des recettes pétrolières avaient existé

“ il ne s'agissait pas du tout de l'ensemble des recettes de l'État”

Mais qu’ils étaient prélevés sur les recettes d’Elf Gabon.

“ Si on devait se fixer sur le reportage qui a été fait et qui parle d'Elf Gabon dont Total Gabon aujourd'hui, je m'en vais vous donner la répartition du capital de Total. Le capital de Total aujourd'hui est réparti de la manière suivante Total SE 58%, république gabonaise 25%, actionnaires nominatifs 0,06%, porteurs institutionnels 2,45%, et autres porteurs 14,21%. Donc à aucun moment les 18% n'apparaissent “. 

Les actions de Total sont affichées avec transparence sur la toile et disponibles pour tout le monde

“Le chapitre ‘’ autres porteurs “” qui détient 14% c’est comme dans toutes les entreprises qui sont côtées en bourse. C'est un volant qui figure en bourse et qui évolue chaque fois en fonction du cours de ses titres en bourse. Tous les jours, il y a entre 500 et 1000 actions qui sont échangées entre les différents porteurs ''

a souligné le ministre du pétrole. 

'' Vous pouvez très bien dire je veux des actions de Total. Vous vous adressez à votre banquier qui est en France. Et c'est ce banquier qui intervient qui achète pour vous. Il le fait par le biais d'une société qui est spécialisée et c'est cette société qui porte le titre. Votre nom n'apparaîtra pas. C'est pour cela qu'on dit autres porteurs. Les sociétés regroupées au nom de “autres porteurs “ contiennent à peu près l'équivalent de 14,21 % “.

 

Ernest Ndong Nguema, le directeur général des hydrocarbures, a abondé dans le même sens affirmant qu’il n’y aucune trace des 18% qui seraient octroyées à la famille Bongo au niveau des transactions financières des sociétés pétrolières opérant au Gabon.

“Ce que je peux faire par contre c'est de vous assurer que, ce qui est du suivi des recettes pétrolières, par rapport à ce que fait la direction générale des hydrocarbures, il n'y a pas un dollar, ni un FCFA manquant dans la chaîne du suivi des recettes pétrolières jusqu'à leur arrivée dans le trésor public. Donc pour ce qui est du suivi des recettes pétrolières, que cela soit pour l'ensemble des opérateurs donc par rapport à la loi des finances, ou que cela soit pour un opérateur particulier comme cela peut être le cas pour Total Gabon, il y a un suivi de proximité et il n'y a aucun dollar manquant ''

a assuré le directeur général des hydrocarbures.

Si le Gabon est théoriquement riche en pétrole, dans la pratique, le mauvais système d’exploitation fait perdre des milliards d’euros à l’État. L’incapacité du pays à nourrir sa population oblige beaucoup un certain nombre de Gabonais à penser qu’il y a anguille sous roche.

 

Par Pamphile EBO

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