tvplusafrique

Justice

Justice pour certains et non pour d'autres ?

Justice pour certains et non pour d'autres ?
Au Gabon, une nouvelle affaire judiciaire vient encore secouer ce petit pays pétrolier déjà en mouvement depuis le 30 Août 2023.

D’affaire judiciaire en affaire judiciaire, le Gabon se fait connaître à l’international non pas seulement pour son pétrole ou sa nature exceptionnelle mais pour des affaires récurrentes de corruptions ou détournements de ses plus hauts cadres.

En 2017, l’ancienne toute puissante présidente de la Cour constitutionnelle gabonaise est soupçonnée de recel de détournements, soustraction ou destruction de fonds publics et blanchiment en bande organisée par la justice française. 8 ans plus tôt, c’est le dossier des biens mal acquis contre l’ancien président feu Omar Bongo que la France avait soulevé. Dernièrement, c’est la fille de ce dernier qui était appelée devant cette même justice pour des accusations de corruptions. Elle sera relaxée quelques jours plus tard.

 

La justice gabonaise ferme t-elle les yeux sur les dérives des plus forts ?

Le fait marquant sur ces différents dossiers est la juridiction qui, systématiquement, poursuit ses cadres comme un aveu manifeste de déclaration d’incompétence de la justice gabonaise. La France, telle un gardien de la dignité de ce petit peuple africain lève sans cesse le marteau de la justice quand la justice locale, elle, semble totalement désintéressée des "méfaits" commis par les plus hautes personnalités du pays. Pourtant, elle s’est déjà montrée ferme sur les dossiers de corruptions : "opération mamba" en 2017 "opération scorpion" en 2019 et "opération dignité" en 2024. La justice gabonaise excelle dans l’art des noms d’animaux venimeux pour définir ses actions de justice sauf qu’après recul, chaque personne incriminée dans ces différentes opérations n’était plus en faveur des régimes installés.

Personne n’a oublié la plainte de quatre activistes contre le fils de l’ancien président pour enrichissement illicite. Après des auditions, l’affaire est classée pour manque de preuves. Ou encore, l’aptitude à diriger par rapport à l’état de santé de ce dernier, relevé par une poignée d’opposants. Là encore, la justice botte en touche. Étrangement, 4 ans plus tard, cette même justice est vent debout contre ces mêmes personnes pour les mêmes chefs d’accusation. Pourquoi ? La perte du pouvoir ?

L’affaire BLA devient l’exemple la plus probante de la partialité de ce corps judiciaire qui depuis des mois tente de juger un seul homme pour les infractions d’un autre. Malgré les discours et les sorties médiatiques de l’ancien président qui affirme avoir toute ses capacités et avoir géré son pays, il n’est nullement appelé devant la barre même en tant que témoin comme la loi le permet, pour apporter plus d’éclaircissement sur cette affaire en cours. Le ministère de la justice préfère fermer les yeux sur l’incohérence de ce procès et donne jour après jour la possibilité au peuple, s’il en manquait, de croire que le corps judiciaire ne répond qu’aux ordres de ceux qui gouvernent.

La justice gabonaise a encore un long chemin à faire pour obtenir la confiance du peuple.

Par Rédaction TV+ AFRIQUE

Top Articles