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Justice

Un activiste camerounais remis en liberté après son arrestation pour ses publications sur TikTok

Un activiste camerounais remis en liberté après son arrestation pour ses publications sur TikTok
Un activiste camerounais a été provisoirement remis en liberté mercredi, après son arrestation la semaine dernière pour "incitation à la rébellion" et "propagation de fausses nouvelles" via des vidéos postées sur TikTok, a-t-on appris de son avocat.

Junior Ngombe "a obtenu la liberté sous engagement de garant au Tribunal Militaire de
Yaoundé où il était déféré. C'est une liberté provisoire accordée par le commissaire du
gouvernement auprès du tribunal militaire"

a déclaré son avocat Me Serge Emmanuel Chendjou.

Junior Ngombé, 23 ans, coifeur et activiste sur les réseaux sociaux, a été arrêté le 24 juillet "devant sa boutique à Douala" par "trois hommes en civil qui prétendaient travailler pour les
services de renseignement", selon l'organisation de défense des droits humains Human Rights Watch (HRW).
Ses avocats estiment que,

"l'arrestation est liée à plusieurs vidéos sur TikTok dans lesquelles Junior Ngombe a encouragé la population à s'inscrire sur les listes électorales pour voter à
l'élection présidentielle de 2025, a plaidé en faveur d'un changement de régime démocratique et a contesté l'intolérance des autorités à l'égard des critiques",

avait indiqué l'ONG lundi dans un communiqué.
"En 2025, soit on gagne, soit on gâte tout",

poursuivait le jeune homme, en enjoignant aux autorités de "laisser la jeunesse s'exprimer" dans ce pays d'Afrique centrale dirigé par le président Paul Biya depuis 42 ans.
Depuis son arrestation, nombre de figures de la société civile et de l'opposition avaient réclamé sa libération, en reprenant notamment le mot-dièse #FreeJuniorNgombe sur les
réseaux sociaux.

Le pouvoir de M. Biya est régulièrement accusé, par les ONG internationales de défense des droits humains, de réprimer toute opposition.
HRW alertait fin juillet sur "une série de décisions gouvernementales préoccupantes" et "manifestement destinées à museler l'opposition et la dissidence" à l'approche de la
présidentielle de 2025 au Cameroun. Comme, notamment, la publication mi-juillet d'un arrêté préfectoral du département du Mfoundi, où se trouve la capitale Yaoundé, menaçant
"d'une interdiction de séjour dans le département (...) toute personne qui outrage dangereusement les institutions ou celui qui les incarne."
Le gouvernement camerounais dénonçait de son côté mi-juillet "la montée des propos injurieux contre les institutions et ceux qui les incarnent", dans la perspective de l'élection.

Par Rédaction TV+ AFRIQUE

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