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LES INFORMATICIENS DE LA SEEG GÉRAIENT DES SERVEURS À DISTANCE

LES INFORMATICIENS DE LA SEEG GÉRAIENT DES SERVEURS À DISTANCE
Les cadres de la SEEG identifiés par les enquêteurs du CTRI, le samedi 10 août 2024, récupéraient à leurs profits les codes des tickets EDAN et des compteurs d’eau, à l’aide d’un stratagème bien rodé.

Face à cette situation rocambolesque, la Direction Générale de la SEEG a déposé une plainte contre X auprès de la Direction Générale des Recherches (DGR), qui a abouti à la garde à vue de plusieurs cadres et informaticiens. 

Ainsi, durant des années, par le truchement d'un habile stratagème, soigneusement peaufiné par les employés de la Société d’Énergie et d’Eau du Gabon (SEEG) qui s'étaient passé le mot, des milliers de tickets EDAN ont été vendus aux Gabonais. Il suffisait, semble-t-il, d'appuyer sur la touche d’un ordinateur  pour que les tickets soient surfacturés et escroquer ainsi les Gabonais qui ne comprenaient pas comment expliquer les tarifs fluctuants des tickets EDAN. Le même tour de magie se produisait pour les compteurs et les factures d’eau dont les montants changeaient d’un mois à l’autre. Ils détournaient soigneusement l'argent dérobé à la SEEG sur leur compte bancaire personnel. La SEEG n’y voyait que du feu. On comprend pourquoi les tickets EDAN et les factures d’eau étaient si chers. 

 

 

Les plaintes et lamentations des consommateurs des services d’eau et d’électricité de la (SEEG), ainsi les avertissements répétés du Président Brice Clotaire Oligui Nguema, ont donc abouti à la découverte de cette fraude massive sur les compteurs et par conséquent sur les facturations présentées aux clients.

 

Les agents du Comité de Transition et de Restauration des Institutions (CTRI), chargés de cette enquête, ont effectué une descente au sein du département informatique de la SEEG. Ils y ont découvert l’existence d’un serveur nommé SUPPRIMA 3, censé être hors service, ce qui a immédiatement soulevé de sérieux soupçons de malversations impliquant des agents travaillant pour des entreprises sous-traitantes de la SEEG, explique l'Union.

Les informaticiens de la SEEG, tombés dans les filets des agents du CTRI, ont fourni des informations qui ont conduit à la perquisition des locaux de la société SIGMA TECHNOLOGIE, une filiale du groupe TLDC, situés dans les quartiers Louis, Batavéa et Rénovation. Les investigations ont ainsi révélé l’existence d’un réseau bien huilé liant SIGMA TECHNOLOGIE à certains cadres de la SEEG.

 

Selon les premières conclusions de l’enquête, SIGMA TECHNOLOGIE détient quasiment toute l’architecture informatique de la SEEG. Les serveurs des deux entités sont interconnectés via une liaison Bel Air, permettant à SIGMA TECHNOLOGIE de disposer des mêmes licences et capacités que la SEEG, y compris le déblocage de compteurs et la gestion des tickets Edan. Cette situation a conduit les agents du CTRI à qualifier SIGMA TECHNOLOGIE de « SEEG bis ».

 

En dépit du débranchement par le CTRI de certains serveurs encore en production, les ventes de tickets Edan ont persisté. Cette situation a poussé les enquêteurs à approfondir leurs recherches, révélant ainsi que les serveurs désactivés restaient opérationnels, gérés à distance depuis un site encore non identifié.

 

L’enquête, initiée par le directeur général de la SEEG, Joël Lehman Sandoungout qui a démasqué les failles de sécurité informatique au sein de la SEEG doit entraîner une reconfiguration du processus de gestion des serveurs. Il reste à ramener la confiance des clients et à voir les individus incriminés devant les tribunaux.

 

Par Pamphile EBO

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