Les récentes inondations qui ont ravagé le sud-est de l’Espagne ont laissé derrière elles un bilan humain particulièrement lourd. Au moins 95 personnes ont perdu la vie entre mardi soir et mercredi matin, selon les dernières informations des autorités. Les secours, après avoir minutieusement inspecté les zones habitées, ont finalisé leur opération dans la soirée de mercredi.

La région de Valence, la plus durement touchée, dénombre à elle seule 92 victimes, tandis que deux décès ont été enregistrés dans la région voisine de Castille-La Manche, et un autre en Andalousie. Ces chiffres pourraient encore s’alourdir, selon le ministre de la Politique territoriale Ángel Víctor Torres, qui a averti que « de nombreux disparus » sont toujours recherchés.

Dans les régions sinistrées, les habitants sont sous le choc. Emilio Muñoz, un septuagénaire d’Utiel, une petite localité de l’ouest de Valence, témoigne de sa détresse : « Il n’y a plus rien à sauver. J’ai tout perdu en une nuit ». Les pluies, sans précédent par endroits, ont laissé des villages entiers dans le chaos, privant des milliers d’habitants d’électricité. La pluie s’est finalement arrêtée mercredi dans la région, permettant aux autorités de commencer à évaluer l’étendue des dégâts.

Malgré l’alerte rouge décrétée par l’Agence nationale de météorologie (Aemet) en prévision de fortes pluies mardi, la brutalité des précipitations a pris de court de nombreux habitants. À Chiva, une petite commune de l’arrière-pays de Valence, 491 litres d’eau par mètre carré sont tombés en seulement huit heures, soit l’équivalent d’une année de précipitations. Face à cette catastrophe, les services d’urgence ont effectué plus de 200 opérations de sauvetage terrestre et 70 interventions aériennes, selon Carlos Manzón, le président de la région de Valence.

Le gouvernement a annoncé un deuil national de trois jours, commençant ce jeudi, en hommage aux victimes de la catastrophe. Le Premier ministre Pedro Sánchez, prévu sur les lieux, a exprimé dans une allocution son soutien aux familles des victimes. Le roi Felipe VI, quant à lui, a partagé sa « profonde tristesse » face à l’ampleur du drame.

La côte méditerranéenne espagnole est régulièrement frappée en automne par le phénomène de la « gota fría » ou « goutte froide », une dépression en haute altitude qui engendre des pluies violentes et soudaines. Les scientifiques avertissent depuis plusieurs années que ces événements extrêmes gagnent en fréquence et en intensité, exacerbés par les effets du changement climatique. Les pluies diluviennes de cette semaine en sont une illustration tragique

 

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