Le président de la République Démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, a fait part de ses inquiétudes quant à la "cohabitation" entre les rebelles et la force militaire régionale d’Afrique de l’Est, qui a commencé à se déployer à la fin de l'année dernière. Il s'exprimait lors d'une visite au Botswana.

Des dizaines de groupes armés sévissent dans l'Est de la RDC, héritage des guerres régionales qui ont fait rage dans la région dans les années 1990 et 2000. 

La Communauté d'Afrique de l'Est, qui regroupe sept pays, a mis sur pieds en juin une force militaire pour tenter de répondre à la crise. Des soldats kenyans se sont déployés en novembre, suivis cette année par des contingents burundais, ougandais et sud-soudanais.

Le président congolais a parlé d’une cohabitation entre le contingent de l’Afrique de l’Est et les rebelles qui pose un véritable problème au regard de la mission qui leur a été confiée. 

Le président a ensuite déclaré qu’à partir du mois de juin, qui marque la fin la mission de cette force, si le mandat n'a pas été rempli, les soldats seront renvoyés dans leurs pays respectifs.

Il y a quelques mois, une centaine de manifestants, répondant à l'appel de mouvements citoyens, s'étaient rassemblés pour marcher contre la force Est-africaine qu'ils jugaient inefficace.

Cette force a été établie au terme d'un accord conclu le 23 novembre à Luanda et était chargée de s'assurer du désengagement des rebelles du M23 des zones qu'ils ont conquises dans le Nord-Kivu. 

Le M23, groupe armé majoritairement tutsi vaincu en 2013, a repris les armes à la fin de l’année 2021 et a accentué son offensive un an plus tard, isolant Goma et coupant la circulation de plusieurs routes économiques vitales pour cette ville de plus d'un million d'habitants.

L'abus à l'encontre de la communauté tutsie
La reprise des opérations militaires par le M23, accompagnée d'exactions, a attisé la haine ethnique contre la communauté tutsie, que de nombreux Congolais du Nord-Kivu considèrent comme des partisans du groupe armé, dont le leadership est à majorité Tutsi

Les parties belligérantes font de plus en plus appel aux loyautés ethniques, exposant les civils des zones reculées de la province du Nord-Kivu à un risque accru.

Les enquêtes récentes du Groupe d’experts des Nations Unies sur la RD Congo, ainsi que les recherches menées par Human Rights Watch, fournissent des preuves significatives ,photographiques et autres que non seulement le Rwanda apporte un soutien logistique au M23, mais que les troupes rwandaises renforcent également le groupe armé ou se battent à ses côtés sur le territoire congolais. Le gouvernement rwandais a nié tout soutien aux rebelles du M23.

 

 

 

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