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L'ARMÉE ANGOLAISE,PRÊTE À COMBATTRE LE M23 EN RDC

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L’envoi de soldats angolais dans l’est de la République Démocratique du Congo pourra-t-il permettre de faire un pas vers la paix alors que les tentatives de trêve avec les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) ont jusqu’à présent toutes échouées ?

Médiateur mandaté par l’Union africaine (UA) pour trouver une issue à la crise qui oppose depuis fin 2021 le M23 et les autorités congolaises, le président angolais João Lourenço a décidé de jouer cette carte. Le Parlement a approuvé, vendredi 17 mars, la création d’une unité de 500 soldats qui, selon les détails fournis par le ministre chargé de la sécurité militaire, le général Francisco Furtado, aura pour tâche de « superviser la dissolution, le désarmement et la réintégration des rebelles du M23 ». La date d’arrivée des troupes angolaises n’a pas encore été officialisée.

Sur le terrain,  ce jeudi, le cantonnement exigé par Luanda Kinshasa est en effet loin d’avoir commencé. Les rebelles se sont retirés de quelques localités début mars après leur rencontre avec le président angolais mais la trêve, fixée au 7 mars et négociée directement par Luanda, n’a jamais été respectée. Les affrontements entre la rébellion et les forces armées congolaises (FARDC) continuent dans la province du Nord-Kivu, déjà meurtrie par près de trente ans de guerres depuis le génocide des Tutsi en 1994, au Rwanda.

Risques,confusions...

Bien que le ministre congolais des Affaires étrangères, Christophe Lutundula, ait précisé que l’Angola « n’attaquera pas le M23 », les objectifs assignés à l’unité angolaise manquent en réalité de clarté. Localement, les craintes de voir cette nouvelle force étrangère ajouter à la confusion qui règne déjà face à la multiplication des interventions extérieures n’ont pas été dissipées. A ce jour, le nombre exact de militaires étrangers, engagés dans les différentes opérations militaires internationales, régionales ou bilatérales, demeure inconnu. Ils seraient plus d’une quinzaine de milliers d’une soixantaine de nationalités différentes en comptant ceux de Mission des Nations unies pour la stabilisation en RDC (Monusco), arrivée en 1999.

Intrusions rwandaises

Parmi eux, 900 Kényans ont été déployés en RDC dans le cadre de la force est-africaine, créée à Nairobi au printemps 2022 lors du sommet des chefs d’Etat de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC, selon le sigle anglais). Ils ont d’abord pris position en novembre à Goma, la capitale régionale, puis, pour certains d’entre eux, à proximité de la ville, à Kibumba et Rumangabo. Le M23 a accepté de libérer ces deux localités après le sommet de Luanda en novembre, organisé à l’initiative des autorités angolaises et de l’ancien président kényan, Uhuru Kenyatta, facilitateur de l’EAC dans la crise liée au M23.

Le 7 mars, des militaires Burundais ont aussi été envoyés dans la région de Saké, une cité stratégique aux portes de Goma, aujourd’hui presque encerclée par les rebelles. D’autres contingents, sud-soudanais et ougandais, sont également attendus pour compléter le dispositif militaire de la force est-africaine.

Comme la future mission angolaise, les troupes de l’EAC n’ont pas l’intention d’engager le feu contre le M23, soutenu, selon Kinshasa et l’ONU, par le Rwanda, pays également membre de la Communauté d’Afrique de l’Est. Des soldats rwandais mènent des incursions dans le Nord-Kivu, seuls ou conjointement avec les rebelles, depuis plus d’un an, selon le Groupe d’experts des Nations unies. Pourtant, le mandat est-africain est plus large que celui de l’Angola et a pour but « d’imposer la paix au M23 et à la centaine de forces négatives de l’est de la RDC », selon les propos tenus par le commandant kényan de la force, le général Jeff Nyagah, lors de son arrivée en novembre au quartier général de l’EAC, à Goma. « Si les groupes ne veulent pas déposer les armes, alors nous les poursuivrons », a-t-il conclu.

Par LINA WM

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