Cet appel à candidature met en lumière le changement que Raymond Ndong Sima entend impulser au niveau de l'administration gabonaise. Les choses changent au Gabon. Le renouveau est en marche. Auparavant, le Premier ministre gabonais ne prenait pas la peine de faire un appel à candidature. Ses collaborateurs étaient recrutés simplement par affinité. Le mérite n’était pas le critère prioritaire. L’objectif était de distribuer les postes à une catégorie d’individus bien déterminée, des amis, des parents, des copines, voire d’anciens condisciples. À cette époque, un cabinet de la Primature ressemblait beaucoup plus à un village qu’à autre chose parce que le Chef du gouvernement réduisait le cercle de son choix au niveau de ses parents. Le sentiment qui se dégage, c’est que Ndong Sima ne veut plus marcher sur les traces de ses prédécesseurs. 

Aujourd’hui, Ndong Sima effectue un virage à 180 %. Il fait table rase des méthodes passées. Il souhaite que les critères et les méthodes de nomination changent. A travers cet appel à candidature, Ndong Sima envoie aussi un message clair aux ministres de son gouvernement et à leurs collaborateurs. Il veut montrer une rupture avec le passé, susciter un nouveau modèle de gouvernance basé sur le mérite. Les personnels ne doivent plus être recrutés sur des bases amicales ou fraternelles. 

Le Premier ministre ne recrutera pas comme les autres. Ndong Sima veut donner la chance à tout le monde. Il veut donner un second souffle à une administration gabonaise plombée par le népotisme. Il souhaite s’offrir une équipe qui aura des objectifs à atteindre. Il apparaît qu’il veut gérer son équipe comme le fait un chef d’entreprise. 

“Tous les Gabonais sans exception, sont priés de déposer leurs candidatures”

C’est un grand pas en avant qui vient d’être fait par Ndong Sima. Cependant, l’appel à candidature seul ne suffit pas pour marquer un véritable changement. Il faut s’assurer qu’après cet appel à candidature, les personnes qui seront recrutées ne seront pas pour la plupart des gens d’Oyem et du Nord du Gabon. À la fin de l’opération, il faudrait par exemple qu’il rende compte des résultats de cet appel à candidature. Il faudrait qu’il communique sur la composition du jury qui aura examiné les dossiers. Il faudrait aussi qu’il explique les critères de sélection, qu’il publie les noms et le nombre de dossiers reçus et les raisons du choix retenu. 
Par ailleurs, il n’a recruté ni son directeur de cabinet qui signe le document, ni son chef de cabinet par appel à candidature. Pourquoi leur recrutement obéit à une logique différente? 
Selon l’appel à candidature, le dépôt des dossiers s’arrête le 10 octobre à 12 heures. 13 conseillers chef de département, 40 conseillers, 20 attachés de cabinet, et 15 secrétaires techniques seront recrutés.

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